Les résultats ne sont pas aussi probants que le discours officiel le laisse croire quant aux dispositifs de l'Ansej et autres instruments d'aide à la création d'activités. De nombreuses entraves, telles que l'accès aux crédits et autres tracasseries bureaucratiques sont plus que tenaces. Les grosses cylindrées, à l'instar des groupes connus tels que Cevital, Benamor, Rouïba Redman, Condor, Cristal, Sim et bien d'autres, ont pu s'imposer dans un environnement hostile, dominé par la bureaucratie, la détérioration du climat des affaires et les lobbys de l'import . Bien qu'organisées telles des hirondelles, elles peinent à faire le printemps de l'économie libérale, si tant est que celle-ci soit à la fois l'émergence d'une bourgeoisie nationale industrieuse en voie de structuration et ouverte sur l'extérieur pour relever les défis de la mondialisation. Or, dans un système économique, camisolé par les tenants de la rente ; le libéralisme ne peut être que débridé, sauvage et de surcroit favorisé par une déficience avérée du rôle régulateur de l'Etat ainsi que la propension tentaculaire de la bureaucratie. Au demeurant, la récente réunion des wali avec le chef du gouvernement ainsi qu'une douzaine de ministres permet de tirer deux enseignements majeurs : pour Sellal, "la bureaucratie tue l'investissement" ; pour Rahmani, ancien ministre de l'industrie et de la Promotion de l'investissement, "50% des projets agréés par l'Agence nationale du développement de l'investissement depuis 2002 ont été abandonnés par leurs concepteurs". Tous deux ont pointé du doigt "la bureaucratie et les lourdeurs administratives". S'il y a lieu de se réjouir de cette "bonne volonté", avouée par les plus hautes autorités, entre autres le Premier ministre, l'on ne peut, cependant, faire l'impasse sur la question de connaître les forces occultes qui sont derrière cette "hydre à multiple têtes" qui suce le sang des Algériens. Et pourtant, à travers le FCE ou d'autres organisations patronales, de nombreux forums, réunissant nos meilleurs experts, ont été organisés. Ces experts n'ont cessé, depuis longtemps, de plaider pour la levée des entraves qui bloquent la création ainsi que l'épanouissement des entreprises de production de richesses et de création de l'emploi. L'écho de retour des pouvoirs publics n'a pas toujours été évident. Alors, que dire des succès-story générés par les dispositifs Ansej, Angem, Cnac... ? Selon de nombreux experts, "Plus de 50% des entreprises créées dans le cadre des dispositifs du microcrédit finissent par disparaître" par manque d'accompagnement ou de coaching. Entendons-nous bien : notre jeunesse, pleine d'enthousiasme, d'esprit d'entrepreneuriat et d'ingéniosité, pour peu que les conditions minimales lui soient réunies, peut faire des miracles. Beaucoup de microentreprises ont réussi à travers le territoire national et dans divers secteurs d'activité. Mais combien sont-elles par rapport à la masse des chômeurs, y compris les diplômés de l'université ou des grandes écoles ? Sinon comment expliquer la grogne des chômeurs, partie de Ouargla et qui s'est étendue à l'ensemble des régions du pays ? Comment peut-il en être autrement alors que le taux de chômage est un indicateur significatif du niveau de développement, de croissance économique et de stabilité sociale dans chaque pays. En Algérie, il l'est d'autant plus que la grande majorité de la population qui a moins de trente ans (70%) est la plus touchée par ce phénomène. Cette donnée sociologique interpelle les pouvoirs publics, l'élite politique et la société en général quant au traitement de la problématique de l'emploi des jeunes, notamment dans le contexte régional actuel. Le seuil alarment du taux de chômage a atteint une ampleur telle qu'il a fini par devenir une préoccupation nationale et constitue, de fait, l'une des priorités majeures et l'un des défis déterminants pour l'avenir et la stabilité du pays. Selon les statistiques officielles, le bilan du dispositif Ansej, en 13 ans, aurait permis la création de 140 000 microentreprises, générant près de 400 000 emplois. Entre 2008 et 2010, selon ces mêmes données, le nombre de projets soutenus par l'Ansej a doublé, passant de 10 000 à 22 000. Ces chiffres sont toutefois nuancés par des spécialistes et des chercheurs universitaires. En octobre 2009, Djamel Djerrad, commissaire aux comptes et président de l'Union des experts-comptables d'Algérie, déclarait que "plus de 50% des entreprises créées dans le cadre des dispositifs du microcrédit finissent par disparaître". Il impute cette situation au manque d'accompagnement des jeunes promoteurs ainsi qu'à l'absence de contrôle des institutions en charge d'appliquer les dispositifs de création de microentreprises. Et il n'est pas le seul à être de cet avis. A. H. Nom Adresse email