Pendant que le département des Affaires étrangères de John Kerry critique la nouvelle loi égyptienne sur les manifestations, celui de la Défense, Chuck Hagel, félicite Le Caire pour sa lutte contre le terrorisme dans le Sinaï. Apparemment ne désirant pas perdre cet allié important que représente l'Egypte pour eux au Moyen-Orient, les Etats-Unis continuent à alterner entre les critiques et le soutien aux nouvelles autorités égyptiennes. En effet, au lendemain des critiques formulées vendredi par la porte-parole du département d'Etat de John Kerry sur la loi promulguée dernièrement en Egypte sur les manifestations, le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, a félicité samedi le ministre égyptien de la Défense, le général Abdelfatah al-Sissi pour la lutte antiterroriste menée par son pays au Sinaï. Selon le porte-parole du département américain de la Défense, Chuck Hagel a eu un entretien téléphonique avec son homologue égyptien au cours duquel il l'a remercié pour les efforts continus de l'Egypte dans ce domaine. Outre la lutte contre le terrorisme, Chuck Hagel et le général Al-Sissi ont également discuté de la sécurité frontalière et maritime de l'Egypte ainsi que des questions de sécurité régionale, y compris la Syrie et l'Iran, a précisé la même source dans un communiqué. Le patron du Pentagone a toutefois exprimé les préoccupations des Etats-Unis quant à la promulgation récente d'une loi limitant les manifestations et les mouvements de protestations, ainsi que l'arrestation de militants politiques. Chuck Hagel a aussi relevé l'importance d'un engagement du gouvernement intérimaire égyptien pour une transition démocratique "non violente, inclusive et durable". A noter que les conditions de sécurité dans la péninsule du Sinaï se sont détériorées depuis la destitution de l'ex-président islamiste, Mohamed Morsi. Ces attaques menées par des hommes armés visent quasi-quotidiennement la police ou l'armée dans la péninsule du Sinaï, où les groupes islamistes armés multiplient leurs actions contre les forces de l'ordre. Au cours des derniers mois, Chuck Hagel et Abdelfatah al-Sissi se sont entretenus à plusieurs reprises alors que depuis octobre dernier, les Etats-Unis ont gelé une partie de leur aide à l'Egypte qui était de 1,5 milliard de dollars dont 1,3 milliard d'aide militaire chaque année, dans l'attente de progrès démocratiques de la part du Caire. Par ailleurs, l'ONG de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a accusé hier l'armée égyptienne d'être responsable de la "disparition forcée" de cinq membres de la garde rapprochée du président islamiste Mohamed Morsi, détenus au secret depuis sa destitution il y a près de cinq mois. "Le gouvernement doit officiellement annoncer qu'ils sont détenus ou expliquer ce qui leur est arrivé et où ils se trouvent", réclame l'ONG de défense des droits de l'homme, ajoutant que les cinq hauts responsables de la présidence Morsi sont retenus "sans procédure judiciaire et très peu de contacts avec l'extérieur" depuis la destitution et l'arrestation de Mohamed Morsi par l'armée le 3 juillet dernier. "Qu'est-ce que cette feuille de route selon laquelle un gouvernement soutenu par l'armée peut impunément faire disparaître des membres de la garde rapprochée d'un président pendant 150 jours sans explication ?", interroge Sarah Leah Whitson, directrice de l'ONG pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, dans le communiqué. "Les disparitions forcées durant des mois n'inspirent aucune confiance quant à l'engagement de ce gouvernement à respecter l'Etat de droit", a-t-elle ajouté. La quasi-totalité des dirigeants des Frères musulmans ont été arrêtés et la plupart, dont Mohamed Morsi lui-même, sont actuellement jugés pour "incitation au meurtre" de manifestants. M T Nom Adresse email