L'opération de désarmement des groupes armés en Centrafrique a commencé hier dans le but de rétablir la sécurité dans ce pays en proie à des violences qui ont fait près de 400 morts et environ 480 000 blessés en cinq jours. Le désarmement en Centrafrique des groupes de miliciens par les soldats français déployés dans la capitale Bangui a débuté hier matin et se passe "plutôt bien", a indiqué à Paris l'état-major des armées françaises. "Nous savions que nous pouvions aller sur quelque chose de très dur, je crois qu'en face ils l'ont compris et que les choses se passent plutôt bien", a déclaré le porte-parole de l'état-major, le colonel Gilles Jaron. "Sur certains points, les groupes armés ont décroché et sont rentrés dans leurs casernes, sur d'autres, ils ont déposé les armes", a-t-il souligné. Dans ce contexte, des échanges de tirs entre militaires français et hommes armés ont eu lieu dans la matinée près de l'aéroport de la capitale, a souligné le porte-parole de l'état-major, le colonel Gilles Jaron. L'état-major avait fait état dimanche d'une "tension" palpable entre soldats français et groupes armés dans les rues de Bangui, à la veille du début du désarmement. Des soldats congolais, tchadiens et guinéens de la force africaine, la Misca, participent de façon autonome à ces opérations dans la capitale, a souligné le porte-parole. À Bossangoa, dans le nord-ouest, où les soldats français sont arrivés ce week-end, la présence d'éléments de la Misca avait permis depuis quelques jours de sécuriser la ville, a-t-il indiqué. Evoquant le désarmement par les militaires français, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a souligné hier la difficulté de la tâche en raison de la tactique des miliciens consistant à se fondre dans la population civile. "Ce n'est pas un travail facile (...). La difficulté c'est que beaucoup d'ex-Séléka ont enlevé leur treillis et se sont mis en civil (...) et il est difficile de reconnaître les individus", a déclaré M. Fabius sur la radio France Inter, en référence à l'ancienne rébellion. "On a expliqué aux uns et aux autres, à la radio et par différents médias disponibles, qu'il fallait ramener les armes, le président (Michel) Djotodia a dit la même chose, on va donc aller au contact et si ce n'est pas suffisamment efficace, la force sera employée", a dit M. Fabius. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait annoncé dimanche la fin de "la période d'impunité" pour les groupes armés qui terrorisent la population depuis plusieurs mois. "Tout le monde pose les armes", ou "on utilise la force pour les faire poser", avait-il insisté. R. I./Agences Nom Adresse email