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Françafrique
La politique subsaharienne de François Hollande
Publié dans Liberté le 12 - 12 - 2013

De retour d'Afrique du Sud où il a assisté aux côtés d'une centaine de ses pairs à la cérémonie officielle d'inhumation de Mandela, François Hollande a fait sa tournée des popotes en Centrafrique où ses militaires sont à l'œuvre pour "rétablir l'ordre".
La France et l'Afrique, c'est donc toujours la françafrique même si le président français s'en défend. Et, contrairement aux autres puissances, la France, malgré son passé colonial, n'a plus les moyens de réinvestir le continent africain par le biais du business, d'où les choix des deux derniers locataires de l'Elysée, Sarkozy de la droite plutôt proche du lepénisme, et son successeur socialiste, lui acquis à la social-démocratie type allemand que publiquement il abhorre, de singulariser leur pays en Afrique par des interventions militaires renouvelées. Le récent Sommet de Paris pour la paix et la sécurité en Afrique ne s'est-il pas ouvert alors que 1 200 soldats français débarquaient à Bangui ? Une opération en porte-à-faux avec la profession de foi de Hollande qui a juré d'ouvrir un nouveau chapitre de l'histoire de son pays avec l'Afrique, avec le business et des partenariats contre le sous-développement. Le président français a même redit devant sa cinquantaine d'invités à l'Elysée que l'Afrique est l'un des défis économiques de son mandat. Hollande semble ne pas vouloir se résigner à voir la Chine, les USA, la Russie, le Brésil, l'Inde et beaucoup d'autres pays comme l'Espagne faire de l'Afrique un terrain de conquête économique et commercial. En effet, le continent noir n'est pas qu'une terre d'émigrés fuyant la précarité ou celle du terrorisme djihadiste. Si cette Afrique est bien réelle, l'autre existe aussi, elle est en mouvement ascendant. Selon le FMI : des classes moyennes représentant déjà entre un tiers de sa population ; 80% de ses habitants est connecté à un réseau de téléphonie mobile ; c'est le continent qui épargne le plus après l'Asie avec des réserves de change estimées autour de 500 milliards de dollars ; depuis une décennie, sa croissance économique se situe juste derrière celle des tigres de l'Asie. D'ici 2020 les dépenses annuelles des ménages africains devraient croitre de 67% pour passer à 1 400 milliards de dollars. 30 ans plus tard, sa population doublera pour atteindre près de deux milliards d'individus. Un marché qui sera le nouveau moteur de croissance planétaire, prédisent tous les analystes. Embourbée dans sa crise économique mais surtout prisonnière de ses atavismes néocolonialistes, la France constate qu'elle en retrait en Afrique. Hubert Védrine, un ancien ministre des AE chargé par Hollande de faire un rapport sur la place de la France dans les échanges avec l'Afrique, a décrit toute la problématique des incapacités de la France : "La France perd des parts de marché dans toutes les zones où elle était fortement implantée pour des raisons historiques et elle n'en gagne presque pas ailleurs : entre 2000 et 2011, sa part au Sud du Sahara a décliné de 10,1% à 4,7%." Pour prôner un nouveau regard mais en se gardant de ne voir l'Afrique que comme un vivier d'affaires commerciales. Si l'ex-ministre ne dit pas mot sur les interventions militaires, d'autres Français qui s'interrogent sur l'utilité pour leur pays de ces équipées guerrières, au Mali en janvier 2013 et en ce moment en République centrafricaine, estiment que la France devrait recadrer ses relations sur les principes de la solidarité Sud-Sud et d'un partenariat de croissance et de progrès réciproques, d'autant qu'elle partage avec l'Afrique des proximités historiques, culturelles et migratoires : 100 millions de francophones en Afrique, plus de 5 millions d'Africains en France, la France est le premier pays d'accueil d'étudiants africains...La France, rappelle-t-on souvent en Afrique, aura préservé sa place de puissance parmi les grands de ce monde grâce à sa langue "butin des guerres anticoloniales" pour reprendre l'expression de notre Kateb Yacine, qui en fait aujourd'hui un vecteur d'influence ne serait-ce qu'à l'ONU. Or, même dans ce domaine la France est en recul. Lycées et écoles françaises, instituts de formation professionnels, centres culturels français, soutiens à la littérature, cinéma, théâtre, spectacles d'expression française, tout ça a régressé, faute de crédits. Même le ballon roi ne joue plus le rôle de facilitateur dans la compréhension entre les sociétés françaises et africaines. La vision de Hollande, sa stratégie, quoiqu'il en dise, est perçue par les Africains comme celle d'un "gendarme" des intérêts français mais aussi d'autres puissances occidentales dont la première d'entre elles, les Etats-Unis. Une drôle de volte-face! Alors que Washington et ses lobbys interventionnistes exécraient la France de Jacques Chirac pour ses refus de la pax americana, l'establishment américain, à sa tête Obama ne tarit pas d'éloges sur François Hollande qui prend des initiatives militaires dans la lutte pour ce qu'ils considèrent le plus ensemble : la démocratie du monde libre. Obama ne cache plus sa satisfaction de voir son homologue français "faire le boulot", d'autant que la Grande-Bretagne est devenue un acteur affaibli et que l'Allemagne reste toujours réticente à se lancer dans des guerres. En fait, Maison-Blanche, département d'Etat et Pentagone doivent faire le "leading from behind" (diriger de l'arrière), selon des analystes. C'est toujours l'oncle Sam qui fait la loi. Le Pentagone qui a prêté ses drones dans l'opération du Nord Mali contre les djihadistes, a remis à la disposition du ministère de la Défense française des avions pour sa nouvelle campagne en Centrafrique pour neutraliser la Séléka des milices dit-on à Paris infiltrées par des islamistes. Et, apparemment, le président François est enthousiaste de voir ses forces militaires à l'œuvre en Afrique, malgré la menace que ses opérations ne se transforment en bourbiers. Sa campagne au Mali est loin d'être terminée, elle se poursuit de plus en plus difficilement.
D. B
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