Pour le vice-ministre russe des AE Mikhaïl Bogdanov, "la détermination de Bachar Al-Assad à rester au pouvoir fait monter la tension et ne calme guère la situation". Vladimir Poutine accuse le président syrien Bachar al-Assad de faire monter la tension en Syrie par des déclarations sur son éventuelle participation à l'élection présidentielle de 2014 dans son pays, mettant en péril la conférence de paix Genève II prévue le 22 janvier en Suisse et laborieusement négociée par Moscou-Washington et le médiateur de l'Onu et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi. C'est la première fois que le maître du Kremlin va aussi loin à l'encontre de son "protégé". Les ambitions affichées copieusement par le maître de Damas depuis qu'il a été réintégré dans le jeu international, suite, rappelle-t-on, à l'option russe de faire démanteler les arsenaux chimiques syriens par l'Onu, une initiative acceptée par les Américains et qui a stoppé le plan d'agression militaire franco-britannique identique à celui qui mis fin au régime de Kadhafi en Libye avec les conséquences que l'on sait, ont ainsi fini par indisposer, agacer son principal et déterminant soutien. "La détermination de Bachar al-Assad de rester au pouvoir fait monter la tension et ne calme guère la situation", a publiquement déclaré le vice-ministre russe des AE Mikhaïl Bogdanov, le départ du président syrien étant l'une des conditions-clés de l'opposition syrienne pour entamer les négociations avec Damas. "Nous voulons qu'à la fin des discussions de Genève II, les urnes décident qui dirigera le pays", a conclu le représentant de la Russie dont le président souhaite appuyer son retour sur la scène internationale avec la conclusion de la crise syrienne sur la base d'arrangements politiquement corrects. Il y a comme une division du trvail entre Moscou et Washington : aux Russes d'imposer la raison à Damas et aux Américains de mettre de l'ordre au sein de l'opposition. Près d'un mois avant la tenue de cette conférence de paix, les différents groupes d'opposition syrienne sont toujours aussi divisés, par exemple, les dirigeants de la communauté kurde de Syrie exigent eux aussi d'avoir leur propre délégation, distincte de celles du gouvernement et de l'opposition. Pour sa part, le chef du Front al-Nosra a, dès le départ, rejeté par avance les résultats de Genève II, dans une interview à la chaîne qatarie Al-Jazeera, la première depuis la création de cette émanation d'Al-Qaïda en Syrie. "Les participants ne représentent pas les gens qui se sont sacrifiés et versé leur sang pour lutter contre le régime Assad", a déclaré Abou Mohammad al-Joulani. Par ailleurs, l'émissaire international Lakhdar Brahimi a exigé la libération de quatre importants militants syriens, dont Razan Zeitouneh, enlevés le 10 décembre près de Damas, dans un secteur contrôlé par la rébellion. Hamada est l'époux de Mme Zeitouneh, qui a reçu en 2011 le prix Sakharov pour la liberté de pensée avec d'autres militants du printemps arabe. Brahimi a également déploré l'arrestation, le 20 novembre à Damas, de Rajaa Nasser, un opposant membre d'un parti toléré par le régime syrien, le Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND). Sur le terrain, l'armée syrienne poursuit sa contre-offensive lancée avec succès depuis les accords sur les armes chimiques. Dans l'attente de Genève II, des spéculations vont bon train sur la nature de la crise en Syrie. D. B Nom Adresse email