C'est aujourd'hui que le compte à rebours commencera. Premier jour au cours duquel Mehdi Jomaâ, nouveau chef du gouvernement, devrait être chargé officiellement par Moncef Marzouki, président de la République provisoire, de former le gouvernement. Selon certaines déclarations, il n'est pas question que le gouvernement Laârayedh reste au pouvoir jusqu'à l'adoption de la future Constitution. Hier, Mehdi Jomaâ devait rencontrer les responsables du Mouvement du Tunisien pour la liberté et la dignité présidé par Mohamed Ayachi Ajroudi. "Nous allons exprimer nos positions à propos de la formation du prochain gouvernement. Plusieurs noms figurent sur notre agenda", avait annoncé le président du mouvement. Cependant, le nouveau chef du gouvernement, Mehdi Jomaâ, sorti récemment vainqueur de la course à la succession de Ali Laârayedh, est pleinement engagé dans les tractations devant aboutir à la composition de son équipe, le suspense plane encore sur le QG du ministère de l'Intérieur où tout le monde ignore le sort qui attend son actuel locataire, Lotfi Ben Jeddou. Cette attente qui frise, pour certains, l'anxiété est, il est vrai, alimentée par des nouvelles qui ne cessent de circuler et faisant état d'une lutte serrée entre les candidats Chawki Tebib et Habib Essid pour prendre la relève de Ben Jeddou. Qu'il s'agisse d'intox ou pas, ces rumeurs, par les temps d'incertitudes qui courent, pourraient même prendre de l'ampleur, avec la circulation d'autres noms dans ce jeu de pronostics, voire de loterie, qui ne prendra évidemment fin qu'avec l'annonce officielle de la nouvelle équipe gouvernementale. Mais, en attendant, quelles sont les chances de maintien de Ben Jeddou? Ce dernier l'emportera-t-il, au bout du compte, sur ses deux concurrents. On le saura dans les tous prochains jours. Etant totalement libre de choisir ses ministres, Mehdi Jomaâ, le chef du gouvernement désigné, poursuit, sur un rythme soutenu, ses consultations avec les responsables des partis politiques, dans l'espoir de sonder leurs attentes quant à la meilleure stratégie qu'il est appelé à mettre en œuvre afin de réunir le maximum d'atouts de réussite dans sa mission. Bien que les responsables qui ont rencontré, jeudi, Mehdi Jomaâ déclarent qu'ils s'empêchent de souffler un nom quelconque parmi les futurs ministres, on a le sentiment qu'ils cherchent à s'assurer que le locataire du palais de La Kasbah ne déviera pas de la feuille de route du Quartet sur la base de laquelle il a été choisi. Ils précisent que leurs rencontres avec M. Jomaâ s'insèrent dans ce que l'on peut appeler "des concertations ponctuées de conseils amicaux". Salah Choueib, président du parti la Troisième Voie, n'y va pas par quatre chemins, en révélant la teneur de la rencontre qu'il a eue, jeudi avec le futur chef du gouvernement. "Nous avons demandé d'adresser des signaux forts et rassurants au peuple et de fixer les priorités de son gouvernement. Et ces priorités s'appellent d'abord la résolution du dossier sécuritaire, ensuite la prise de mesures urgentes à même de mettre un terme à la hausse vertigineuse des prix et enfin la relance de l'investissement national et étranger." Et le président de la Troisième Voie de révéler : "M. Mehdi Jomaâ nous a assuré qu'il est disposé à réviser toutes les nominations et qu'il fera tout pour former un gouvernement réellement indépendant." Le porte-parole du Front populaire (FP), Hamma Hammami, a indiqué, jeudi, qu'une délégation du parti a rencontré le Quartet. Selon Hammami, la délégation du parti a informé le Quartet que malgré son abstention lors des élections au Dialogue national, le FP reste concerné par les décisions que prendra le futur gouvernement. La délégation du Front populaire a aussi informé le Quartet que le parti ne participera pas à la réunion du Dialogue national prévue pour demain. I. O. Nom Adresse email