En regroupement devant la brasserie de Reghaïa où les travailleurs de cette entreprise observaient une journée de protestation, les syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba et de Réghaïa ont dénoncé hier la privatisation des entreprises et le non-respect des résolutions du CPE pour les nombreuses entreprises déjà bradées. "Nous avons averti les responsables de l'époque des conséquences de cette privatisation anarchique, mais personne ne nous a entendus", a d'emblée affirmé Messaoudi, SG de l'union locale UGTA de Rouiba. "Ceux qui sont à l'origine de cette situation doivent en principe répondre de leurs actes", a-t-il ajouté, en citant l'exemple de la brasserie de Réghaïa cédée pour un dinar symbolique et se trouvant actuellement dans une situation financière alarmante. "Depuis sa privatisation en 2008, notre entreprise traverse une situation difficile et nos emplois sont plus que jamais menacés", affirment les syndicalistes de l'EPBR de Réghaïa. "Plus de 150 travailleurs sont déjà partis et l'entreprise n'arrive plus à honorer ses dettes ni à acquérir de la matière première", affirme le SG de la section syndicale. Celui-ci s'est interrogé sur l'évolution du dossier de sa privatisation qui se trouve entre les mains du CPE et de la SGP Cojub. "Aucune résolution n'a été appliquée, y compris celles qui prévoient la création d'autres emplois, le maintien des postes de travail existants, au nombre de 304, et 1 milliard de dinars d'investissement", affirment les syndicalistes. Les manifestants disent avoir été trahis par ceux qui ont décidé de privatiser leur entreprise. "Nous avons écrit à maintes reprises aux responsables concernés, mais aucune mesure n'a été prise à ce jour par ceux qui ont la charge de faire respecter les décisions du gouvernement", affirme, pour sa part, le secrétaire général du syndicat. Les travailleurs pensent qu'ils sont pris en otage et qu'ils sont en train de payer la mauvaise gestion de ce dossier. Selon les travailleurs, le repreneur de l'entreprise a rejeté la balle au CPE et au SGP qui n'auraient pas tenu leurs engagements, notamment en ce qui concerne le redressement fiscal et l'assainissement du foncier de l'unité. Selon un document qui nous a été remis par le syndicat, le même repreneur évoque "le non-respect des engagements par certaines administrations", qu'il ne cite pas, précisant que cette "situation s'est ressentie sur le chiffre d'affaires de l'entreprise qui ne permet plus de couvrir les salaires". De son côté, la SGP/Cojub et le ministère du Développement industriel se contentent tout juste de rappeler dans leurs différentes lettres les dispositions de la résolution du CPE. M. T. Nom Adresse email