Amar Saâdani a donné ordre, pour parer à l'éventualité d'un boycott de la rencontre de certains élus, d'inviter des militants pour atteindre l'objectif qu'il s'est assigné. Démonstration de force d'Amar Saâdani aujourd'hui à la Coupole du 5-Juillet. Mais sur fond de doute nourri par les rumeurs, l'intox étant partie de la guerre médiatique entre les deux camps en conflit autour du contrôle du FLN. Après une tournée des popotes, visites dans plusieurs wilayas pour vendre la nouvelle vision du parti et jauger l'adhésion de la base à sa direction largement contestée, Saâdani opte pour "l'événement" qu'il crée en rassemblant tous les élus du parti, à Alger. A priori, il n'y a aucun objectif politique clair dans cette manifestation hormis celui de prouver à ses opposants que même les élus sont avec lui et que leur démarche, pour le débarquer pour cause d'illégitimité de son élection au poste de secrétaire général, est vouée à l'échec. Cela, évidemment, sans compter sur la détermination des opposants qui se sont regroupés autour du coordinateur, Abderrahmane Belayat, qui ont au moins réussi rapidement à l'intoxiquer avec l'histoire des signatures des membres du comité central, ainsi que la décision de nombreux élus de faire l'impasse sur cette rencontre sans contenu politique et dont l'objectif est strictement personnel. En effet, Saâdani, selon l'autre camp, veut donner l'image du responsable que les cadres et les militants soutiennent. Selon certaines informations, Amar Saâdani a donné ordre, pour parer à l'éventualité d'un boycott de la rencontre de certains élus, d'inviter des militants pour atteindre l'objectif qu'il s'est assigné. Autrement dit, il met tous les moyens pour réaliser son objectif, ce qui dénote son incertitude. Cela intervient paradoxalement au moment où les adversaires annoncent avec certitude la fin, dans quelques jours, de Saâdani, l'annonce par les ministres de l'Intérieur de la convocation du corps électoral et de la Justice de l'installation de la commission des magistrats pour les élections, ainsi que celle du Premier ministre sur la tenue dans les temps de cette échéance, alors que Saâdani est resté attaché à ses deux principaux crédos, la révision de la Constitution qui devait intervenir selon lui avant le Conseil des ministres après plusieurs dates qu'il avait avancées certaines, et qu'enfin le temps a démenti, et le quatrième mandat pour le président Bouteflika. Il y tient encore, puisque rien que la semaine dernière, lors d'une réunion du bureau politique, des mouhafedhs ont pris l'initiative, avec son consentement bien sûr de le soutenir et de cautionner ses déclarations et, surtout, la réitération par le CC de la demande au Président de se représenter pour un quatrième mandat. Tous les pronostics se sont avérés faux. Ni révision de la Constitution, comme il le prédisait, ni annonce de la candidature du président Bouteflika. Pourtant, il ne baissera pas les bras pour autant. Il est sûr de lui et de ce qui va se passer. Il donne d'ailleurs cette impression d'être le seul à être au courant des intentions du Président. Certitude qui n'est, cependant, pas de mise au sein du FLN dont il ne dirige qu'une frange. Il a alors imaginé le scénario de la coupole pour tester sa popularité et apporter la preuve, par le nombre, de sa légitimité. Un véritable test, en fait, pour lui. D B Nom Adresse email