La marche à laquelle avait appelé le conseil universitaire du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) de Tizi Ouzou a été empêchée hier en début d'après-midi. Parmi les revendications des manifestants, que "Yennayer soit décrété jour férié, pour une Kabylie libre, démocratique, laïque et sociale, en solidarité avec le peuple mozabite et pour le rejet de la prochaine élection présidentielle d'avril 2014". Organisée avec la participation de représentants mozabites, la manifestation a été empêchée par un important dispositif des forces antiémeutes qui n'ont pas hésité à repousser les manifestants du MAK accompagnés d'une vingtaine de militants mozabites qui ont tenté de franchir le bouclier des policiers et d'entamer la marche de Yennayer, dont l'itinéraire était prévu depuis l'université Mouloud-Mammeri vers l'ancienne mairie. Les représentants mozabites avaient, lors de la prise de parole, lu une déclaration du militant mozabite, le Dr Kameleddine Fekhar. Dans le document, le Dr Fekhar a salué la "solidarité des Amazighs avec le peuple mozabite", qui est victime, depuis plusieurs semaines, "d'ethnocide et de répression". "Il s'agit d'une atteinte aux droits de l'Homme car, la population a été réprimée pour son appartenance ethnique. Les jeunes mozabites, libres, ont décidé aujourd'hui d'exiger des autorités algériennes le respect afin de vivre leur citoyenneté dans la quiétude, sur la terre de leurs ancêtres. Nous exigeons également toute la vérité sur les événements du M'zab et dénonçons les abus des autorités algériennes dans cette région", lit-on encore dans la déclaration prononcée par les représentants du M'zab, sous fond d'acclamations des manifestants qui scandaient "M'zab autonome", "Ulac le vote ulac" (pas de vote), "Pouvoir assassin". De son côté, le MAK, dans une autre déclaration, estimera par ailleurs que "le 1er Yennayer 2964 est une date historique qui nous réunira ici tous ensemble, pour commémorer un événement qui nous est très cher", ajoutant que le pouvoir algérien "a réussi à refaçonner le pays de manière à ce qu'il soit une terre stérile et réfractaire au progrès. En l'espace d'un demi-siècle, il y a aussi un fleuve de sang qui nous a séparés de ce pouvoir. Depuis le massacre qui a fauché plus de 100 jeunes en 2001, on s'est prononcé pour un statut de large autonomie, qui nous donnera enfin la possibilité d'avoir la paix", écrit le MAK. Les manifestants se sont ensuite dispersés vers 13h30. K. T Nom Adresse email