Kameleddine Fekhar et 17 autres personnes, entre militants et sympathisants du FFS, compara�tront jeudi 17 d�cembre devant la cour criminelle de Gharda�a, dans un proc�s en cassation. A�t Ahmed, le pr�sident du parti, a alert� le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l�homme. A Alger, la direction du FFS a fait le tour des chancelleries �trang�res pour diffuser l�alerte. Les militants du Front des forces socialistes � Gharda�a, � leur t�te Kameleddine Fekhar, ne sont pas au bout de leurs peines. Les proc�s contre eux comme gr�le en hiver. Karim Tabou, le premier secr�taire national du parti, a anim� hier une conf�rence de presse pour alerter l�opinion publique sur les risques d�emprisonnement qu�encourent Fekhar et ses camarades. Ces militants du FFS sont poursuivis pour des faits qui remontent � l�autonome 2004, lors de la fameuse gr�ve g�n�rale des commer�ants de Gharda�a, d�clench�e en guise de protestation contre le harc�lement fiscal dont ils s��taient estim�s faire l�objet. A l��poque, �lu du FFS au niveau de l�APC, Kameleddine Fekhar s�est solidaris� avec les commer�ants gr�vistes. Il prit la parole devant eux. Un acte qui lui vaudra une interpellation en compagnie de 41 autres personnes dont 17 compara�tront, comme lui, pour quatre chefs d�inculpation, � savoir incendie volontaire, blessures avec armes blanches, attroupements arm�s (armes blanches) et obstruction de la voie publique. Le reste des interpell�s, soit 25 personnes, ont �t� cit�s � compara�tre en correctionnelle. Jug�s, Fekhar et ses camarades d�infortune ont �cop�, on se le rappelle, de peines de prison ferme, variant entre 4 et 6 mois. Kameleddine Fekhar a purg� une peine de 5 mois ferme. Lib�r� de prison, il introduit un pourvoi pour r�paration aupr�s de la Cour supr�me. En m�me temps, le procureur de la R�publique introduit, de son c�t�, un pourvoi en cassation. Fekhar et ses compagnons doivent, donc, compara�tre de nouveau devant la cour criminelle de Gharda�a dans ce proc�s en cassation programm� pour jeudi. Cependant, proc�dure judiciaire exige, ils doivent se constituer prisonniers la veille du proc�s. Ce qu�ils comptent faire. Donc, Fekhar et ses camarades retrouveront mercredi les ge�les avant d��tre pr�sent�s le lendemain devant la cour. Mis sous contr�le judicaire, d�poss�d� de son passeport, renvoy� et interdit d�exercer dans la Fonction publique, interdit d�ouvrir un cabinet m�dical dans le p�rim�tre de la wilaya de Gharda�a, Fekhar subit, comme cela ne suffit pas � sa d�tresse, un harc�lement judiciaire. Huit autres plaintes, dont une relevant de la criminelle pendante au-dessus de sa t�te comme une �p�e de Damocl�s. Il est accus�, s�agissant de l�affaire criminelle, d�avoir incit� un citoyen de Gharda�a � incendier un v�hicule de la police. Les faits remontent � f�vrier 2009. Fekhar a �t� interpell� le 16 juin, entendu et pr�sent� devant le juge d�instruction. La plainte suit son cours, en d�pit de la r�tractation de son pr�sum� accusateur qui a d�clar� devant le juge instructeur qu�il ne conna�t pas Fekhar. Pour Karim Tabou, en accablant Fekhar et les militants du FFS du proc�s, le pouvoir a pour objectif de faire peur � la population, de la faire renoncer � la politique. �Le pouvoir g�re la situation par la violence. On l�a vu lors des �v�nements de Berriane.Il s�appuie, pour se faire, sur deux institutions, l�administration et la mosqu�e�, a comment� Tabou. Pour le premier secr�taire national du FFS, ce qui est recherch� � travers cette cabale judiciaire c�est �la d�capitation du FFS au niveau de Gharda�a� et, plus globalement, �la destruction politique de Gharda�a pour emp�cher la contamination d�mocratique des r�gions du Sud.� En guise de solidarit� active, le FFS tiendra, vendredi, son conseil national � Gharda�a, a inform� Tabou. L�ONU alert�e Evaluant les risques encourus par Fekhar et ses camarades, la direction du FFS � Alger a fait la tourn�e des chancelleries �trang�res pour diffuser une alerte. �Nos interlocuteurs �taient attentifs ont pris acte et note de notre alerte et ont promis qu�ils allaient transmettre � leurs gouvernements respectifs�, a indiqu� Tabou. De son c�t�, le pr�sident du parti, Hocine A�t Ahmed, a saisi le haut commissaire des Nations unies aux droits de l�homme, Mme Navanethem Pillay. Dans sa lettre, dat�e du 9 d�cembre dernier, A�t Ahmed attire l�attention de la responsable onusienne sur le cas de Fekhar. �Depuis des ann�es, c�est dans le silence complice des plus grandes d�mocraties du monde que le peuple alg�rien est emp�ch� de s�exprimer librement. M�dias sous contr�le, espace public monopolis�, soci�t� atomis�e et mise sous pression polici�re permanente. Le plus scandaleux reste, n�anmoins, le traitement r�serv� aux militants pour la d�mocratie et aux d�fenseurs des droits de l�homme. Le cas de notre militant � Gharda�a, Kameleddine Fekhar, est � cet �gard des plus embl�matiques�, �crit-il. A�t Ahmed a, dans sa lettre, �mis un reproche cru aux chancelleries europ�ennes en Alg�rie, qu�il a accus� d�indiff�rence face au harc�lement subi par les militants des droits de l�homme. �Alors que les ambassades europ�ennes sont mises sous contr�les quasi-exclusif des cr�atures du r�gime, de v�ritables militants des droits de l�homme souffrent, en plus du harc�lement policier, administratif et judiciaire permanent que leur inflige le pouvoir, de l�indiff�rence des repr�sentations diplomatiques europ�ennes !� Ne s�arr�tant pas � cela, A�t Ahmed reproche aux Europ�ens leur d�mission en mati�re de d�fense des droits de l�homme �par crainte de repr�sailles d�un r�gime qui use de chantage et de grossi�res man�uvres d�intimidation dont on peut comprendre l�impact sur une population sans recours, mais dont l�efficacit� sur les grandes d�mocraties occidentales est scandaleuse.�