Le PT animera une conférence de presse aujourd'hui pour annoncer sa décision sur le rendez-vous d'avril et révéler le nom de son candidat. "Il y a un malaise politique au sommet de l'Etat, qui est peut-être en liaison avec les prochaines élections présidentielles." Ces propos tenus hier à Alger, au siège de la Mutuelle des matériaux de construction, par la première responsable du Parti des travailleurs, sont contenus dans le rapport politique que Louisa Hanoune a lu à l'ouverture des travaux de la première session de la direction du PT. Pour Mme Hanoune, qui vient d'être portée à nouveau à la tête de sa formation, l'année 2014 est "une année charnière", avec ses "dangers" et "les tentatives de déstabilisation de la nation algérienne". Dans ce cadre, elle a parlé d'un contexte "menaçant" provoqué par "la crise internationale du système capitaliste" et ses répercussions sur le reste du monde, plus particulièrement la région du Sahel et le Maghreb. Selon elle, cette crise est à l'origine du processus de "démantèlement" de certains pays, à l'exemple du Mali, mais également de guerres incitées ou parachevées par des "interventions armées" occidentales et des "souffrances des peuples". Sans oublier les ingérences notamment de la France et de l'administration américaine dans les affaires internes des Etats, y compris sur les présidentielles. "L'administration américaine, directement ou par le biais d'ONG, s'immisce dans les affaires des pays, pour défendre les intérêts des multinationales et des banques US, pour s'accaparer des marchés et de la main-d'œuvre à bon marché", a déclaré la secrétaire générale du Parti des travailleurs, non sans alerter sur les "manipulations de l'impérialisme". Plus loin, elle admettra que notre pays représente jusqu'à aujourd'hui "un pôle de résistance" à l'impérialisme français et américain, même si cette résistance reste "partielle". Ce qui pose problème en Algérie, c'est "l'anarchie" qui s'est invitée avec l'apparition du "printemps arabe". S'exprimant sur la situation politique nationale, Louisa Hanoune l'a qualifiée de "très sensible et très contradictoire surtout à l'approche des présidentielles". De plus, le contexte régional et l'"environnement instable" qui entoure l'Algérie n'ont rien d'optimistes. Le leader du PT s'est, en outre, inquiété du "malaise politique au plus haut sommet de l'Etat" et, se référant à la présidentielle 2014, n'a pas écarté l'émergence d'une "crise politique". "Pour nous, rien ne saurait être supérieur que les intérêts de la nation", a affirmé Mme Hanoune, précisant que "même si le Premier ministre tente de rassurer, tout cela demeure fragile". Dans son analyse sur la situation économique et sociale, elle a retenu l'existence de "victoires et de reconquête", en applaudissant les amendements apportés en 2013 à la loi sur les hydrocarbures, l'adoption du décret exécutif portant protection sociale des artistes et auteurs indépendants (couverture par la sécurité sociale) et la récente mesure prise, récemment, par le gouvernement d'accorder la priorité aux jeunes issus du pré-emploi. Mais, elle signalera, toutefois, "les pressions occidentales autour de la règle 51/49" et l'aberration entourant le nouveau dispositif d'embauche "premier emploi jeunes" (adaptation du DAIP), puisque "l'Etat va verser des salaires pendant 3 ans", pendant que les patrons d'entreprises "profiteront de la main-d'œuvre, sans verser un sou pendant les 3 ans". "Cette décision qui transforme l'Etat en patron est dangereuse", a-t-elle appuyé. Mme Hanoune a complété le portrait en abordant tout de même une "situation sociale délétère", citant notamment le malaise observé dans les secteurs de l'éducation et la santé, la hausse des produits de première nécessité, la baisse du pouvoir d'achat et leurs conséquences dans certaines parties du pays qui, à l'image de ce qui s'est passé dernièrement à Ghardaïa et en raison des carences dans la sécurité, "permet aux aventuriers et centres occultes de faire sombrer l'Algérie dans le chaos". L'implication du MAK pour "dresser les 2 composantes" de cette région et celle de son président qui "a sollicité l'intervention étrangère" à Ghardaïa vise "la fitna (discorde)" et obéit au plan US sur le GMO, selon elle. "Le parti ne veut pas avoir le rôle de spectateur", a poursuivi Mme Hanoune, invitant les journalistes à revenir aujourd'hui, pour en savoir plus sur la position du PT vis-à-vis des prochaines élections. H A Nom Adresse email