C'est un nouveau samedi sanglant qu'a vécu l'égypte avant-hier, avec 49 morts dans des affrontements entre les pro-Morsi et les partisans du pouvoir en place, outre quatre soldats tués hier dans le Sinaï et quatre hommes armés abattus par la police. Les célébrations du troisième anniversaire de la révolution qui avait chassé Hosni Moubarak du pouvoir se sont transformées une nouvelle fois en un bain de sang. En effet, les heurts entre opposants et partisans du pouvoir ont fait 49 morts, lorsque les opposants aux nouvelles autorités, emmenés par les Frères musulmans, l'influente confrérie de Mohamed Morsi, et les mouvements de la jeunesse, fer de lance de la révolte de 2011, ont été violemment dispersés par la police massivement déployée dans le pays, à grands renforts de grenades lacrymogènes et de tirs de fusil à pompe. Au moins 49 personnes ont été tuées en 24 heures notamment au Caire et à Alexandrie, la deuxième ville du pays sur la côte méditerranéenne, et 1079 manifestants ont été arrêtés, de sources officielles. En outre, six attentats ont visé la police vendredi et samedi au Caire et les forces de l'ordre coupaient hier la plupart des grands axes du Caire et fermaient toutes les rues menant à des commissariats ou des postes militaires. Par ailleurs, quatre soldats ont été tués par des assaillants armés dans le Nord-Sinaï, selon des sources de sécurité. Egalement dans cette péninsule frontalière de la bande de Gaza, cinq soldats sont morts quand un hélicoptère de l'armée s'est écrasé samedi, sans qu'aucune explication sur ce crash ait filtré. à signaler que quatre membres d'un groupe armé ont été tués hier alors qu'ils posaient un engin explosif dans la ville de Sheikh Zoweid dans le Nord-Sinaï en Egypte, a indiqué une source sécuritaire locale. "Les quatre extrémistes islamistes étaient en train de poser la bombe sur la rue internationale à Cheikh Zoweid, dans l'optique de prendre pour cible un poste de contrôle à l'entrée de la ville", a précisé la source, citée par la presse égyptienne. Les forces de l'ordre égyptiennes, désormais visées quasi quotidiennement par des attentats, assurent mener depuis l'éviction de Mohamed Morsi une "guerre contre le terrorisme". La plupart des attentats meurtriers ont été revendiqués par un groupe jihadiste basé dans le Sinaï et disant s'inspirer d'Al-Qaïda, Ansar Beit al-Maqdes, mais les autorités accusent les Frères musulmans, récemment déclarés "terroristes". Parallèlement, les médias, qui diffusent régulièrement des clips à la gloire de l'armée et de la police, dénigrent sans relâche la confrérie, qui avait remporté toutes les élections depuis le départ de Moubarak. Les islamistes, bien que cible principale des appels à la délation et du climat de haine de plus en plus palpable, ne sont cependant pas les seuls "ennemis intérieurs" désignés et les médias dénoncent aussi inlassablement la "cinquième colonne", composée pêle-mêle des militants progressistes, des journalistes et des étrangers. Revenant sur la journée de mobilisation de samedi, l'une des plus sanglantes depuis près de quatre mois, les quotidiens égyptiens titraient hier sur les manifestations de soutien aux nouvelles autorités sur l'emblématique place Tahrir du Caire, y voyant "le défi du peuple au terrorisme". M T Nom Adresse email