Ceux qui suivent avec attention les sorties médiatiques du sélectionneur national Vahid Halilhodzic ont sans nul doute été interpellés par sa dernière intervention au micro de Fifa.com. Alors qu'il s'entichait presque à dévaluer les chances de la sélection nationale au prochain mondial brésilien, n'hésitant à aucune occasion à déprécier ses qualités, à contester son passé prestigieux et à minimiser ses performances et exploits d'avant son ère, Vahid Halilhodzic a cette fois-ci pris tout son monde à contre-pied. Changer de discours ne ressemblerait pas au Vahid qu'on connaît. Diluer son agressivité langagière dans une sorte de diplomatie altérée à son tour par des messages bien clairs laisserait, en revanche, à penser que l'homme, plus que le sélectionneur, a été mûri par les derniers évènements vécus, notamment par cette guerre des mots avec son patron, de laquelle il n'est pas forcément ressorti grandi ou vainqueur. Celui qui n'hésitait aucunement à rappeler aux Algériens de tous bords que "leur équipe nationale n'a jamais été capable de passer un premier tour d'un mondial, y compris en 1982 où elle possédait une génération exceptionnelle" ou encore que "leur sélection n'a plus été capable de marquer un but en coupe du monde depuis presque trente longues années", s'est subitement rappelé, au micro de la FIFA, que "notre équipe peut éventuellement créer la surprise". "Si je ne pense pas qu'on peut faire quelque chose, j'arrête le football ! Je suis un gagneur. Je suis aussi conscient que l'Algérie est moins forte que la Belgique ou la Russie, mais combien de fois j'ai vu des petites équipes gagner contre des grands favoris ? Il faut se préparer, garder l'espoir et tenter quelque chose", a-t-il conclu son interview parue sur le site de l'instance planétaire voilà quelques jours. Un discours plein de motivation et de rage de vaincre qui semble aux antipodes de ses exposés défaitistes et de ses causeries pessimistes et tellement alarmistes au lendemain du tirage au sort final qui avait placé les Verts dans la poule H. Certains y ont vu un probable intérêt de Vahid Halilhodzic pour "l'après-mondial" et son intention de "réfléchir" à la possibilité d'aller au-delà de son contrat qui s'achèvera à fin juin. L'aventure est tentante, les défis alléchants. Mais suffira-t-il de quelques gouttelettes d'eau mises dans son vin pour que le teigneux coach Vahid remonte dans l'estime de son patron Mohamed Raouraoua à même de voir ce dernier remettre à jour ses propositions de prolongation de contrat ? "Certainement pas", assurera à Liberté une source autorisée pour laquelle "le divorce est bel et bien consommé entre les deux personnes depuis que le ressort a été cassé par la fameuse guerre des mots par presse interposée". "S'il a quelque peu altéré son discours et adouci les contours de son langage, Vahid Halilhodzic n'a, en revanche, pas oublié l'humiliant questionnaire auquel il a été soumis par Mohamed Raouraoua qui l'avait même menacé de limogeage en cas de nouveau dérapage verbal", confiera ladite voix autorisée, tout en mettant un point d'honneur à certifier que "de son côté, le président Raouraoua a, lui aussi, tourné la page Vahid et reste convaincu de l'inutilité d'une nouvelle collaboration post-mondial". Si, en apparence donc, la relation entre les deux hommes les plus en vue du paysage footballistique national semble s'être apaisée, notamment avec ce rendez-vous confirmé pour la première semaine de février, le fossé semble, en revanche, s'être creusé trop profondément entre eux, à même de pouvoir imaginer les revoir collaborer, de nouveau, ensemble. Las des élucubrations de son entraîneur, le président de la FAF a fini par concevoir l'idée d'une EN post-mondial sans Vahid Halilhodzic. À ce dernier qui s'enorgueillit internationalement d'être le principal artisan de la présence de l'Algérie au Brésil en 2014, Mohamed Raouraoua a finalement décidé d'accorder cette mission "presque irréalisable" de qualifier les Verts au 2e tour de la coupe du monde, avant de quitter son banc, en valeureux homme de défis ou en perturbateur de mauvais augure, selon qu'il aura été récompensé par les résultats ou puni pour ses médisances... R. B. Nom Adresse email