Meziane Meriane, qui propose la création d'un conseil social consultatif, estime qu'il est temps de se pencher sérieusement sur les problèmes du secteur pour mettre fin aux grèves répétitives. Les sorties médiatiques des syndicats de l'éducation nationale se suivent et se ressemblent. Même si chacun y va de sa propre stratégie et argumentaire pour défendre les doléances des travailleurs qu'il représente, tous sont unanimes à dire, voire à démontrer, documents à l'appui, que la tutelle endosse l'entière responsabilité de la protestation. Le coordinateur du Snapest n'y va pas par quatre chemins pour prouver que la balle est dans le camp de la tutelle. Il exhibe les PV officiels signés avec le département de Baba Ahmed dont les engagements ont été relégués aux calendes grecques. Intervenant au cours d'un point de presse tenu hier au siège du syndicat, Meziane Meriane expliquera que le motif de la grève est la non-concrétisation des engagements tenus et énoncés dans des documents officiels. "La tutelle soutient avoir satisfait toutes les revendications, mais sur le terrain, rien de concret n'a été fait." Les exemples sont légion : l'intégration des PTLT, la promotion aux postes de professeurs principaux et formateurs, les postes aménagés.... "Nous ne sommes pas des jusqu'au-boutistes et nous savons que certaines doléances pourraient être réglées à long terme, mais ce n'est pas le cas pour d'autres." Selon le conférencier, "il suffit d'une dérogation spéciale de la Fonction publique pour remédier aux lacunes du statut particulier". Commentant la position de Baba Ahmed, qui soutient que certaines revendications dépassent ses prérogatives, le coordinateur du Snapest réplique : "Si c'est le cas, pourquoi ne pas nous permettre de négocier directement avec la Fonction publique ?" Le Snapest propose, dans la foulée, la création d'un conseil social consultatif où siégeront des syndicats selon leur représentativité. "Ce n'est pas une structure intersyndicale, mais une assemblée où les syndicats seront représentés et pourront défendre et négocier avec les autorités, du moment que les syndicats autonomes en sont exclus." "Les portes du dialogue sont toujours ouvertes, nous dit Baba Ahmed, sauf qu'à ce jour, aucune invitation ne nous a été adressée. Nous avons opté au départ pour deux jours de grève dans l'espoir que le ministère ouvre des négociations, mais comme ce n'est pas le cas, nous avons décidé de durcir le mouvement", soutient Meziane Meriane. Et de s'interroger : "Pourquoi attendre une paralysie de plusieurs semaines pour réagir ?" Il fera remarquer que la ponction salariale des journées de débrayage sans négociations impliquerait le non-rattrapage des cours perdus. Revenant enfin sur "la spéculation" de la tutelle par rapport au taux de suivi, le conférencier dira qu'un suivi de 10%, uniquement, voudrait dire que plus d'un million d'élèves sont privés de cours. M. B Nom Adresse email