Les monstres n'ont plus rien à faire dans la société, et le jury du tribunal criminel de Tizi Ouzou l'a bien compris, lui qui ne rate plus l'occasion de signifier que le temps de l'indulgence envers les criminels, en général, et les auteurs d'enlèvement, en particulier, est révolu. En effet, après la condamnation à la peine capitale des assassins de Hand Slimana, en octobre 2012, et ceux de Ghilès Hadjou, en novembre 2013, voilà que l'année 2014 s'ouvre avec la condamnation à la même peine, capitale, des 4 auteurs de l'enlèvement, suivie de l'horrible assassinat du jeune Ali Laceuk, dont le verdict a été rendu dans la soirée d'avant-hier par le jury du tribunal criminel de Tizi Ouzou. Ce dernier a confirmé la même peine requise par le représentant du ministère public à l'encontre de B. Mourad, 27 ans, B. Abdenour., 29 ans, F. Khaled, 28 ans, et B. Lounès, 29 ans, qui ont été poursuivis pour les chefs d'inculpation d'enlèvement et homicide volontaire avec préméditation. B. Salah et B. Ramdane, qui devaient répondre du chef d'accusation de "non-dénonciation de crime", ont vu la peine de 5 ans de prison ferme demandée par le procureur à leur encontre, allégée par le jury du tribunal qui a condamné le premier à une année de prison ferme et acquitté le second, à savoir B. Ramdane, qui aura donc convaincu qu'il ignorait totalement l'existence de taches de sang sur la moquette de son véhicule 307 qu'utilise souvent son frère Lounès. À l'annonce du verdict en début de soirée, ce fut le soulagement pour la famille Laceuk, et des larmes et des sanglots chez les habitants de Béni Douala venus nombreux assister à ce procès marqué par une forte charge d'émotion. Surtout lorsque la présidente du jury rappela que "le corps de la victime est remonté à la surface le jour de son anniversaire pour réclamer justice". C'était le cas aussi lorsque la mère, loin de faire son deuil, fut appelée à la barre. "Même si je venais à me nourrir de la chair des assassins de mon fils, ma douleur ne s'atténuera jamais. L'atrocité de son assassinat et l'abjecte dissimulation de son corps au fond d'un puits me brûleront jusqu'à mon dernier souffle", dira-t-elle en larmes. Au procès, il n'y avait pas que de l'émotion. Il y avait aussi des pics de colère par moments. C'était lorsque le principal accusé, B. Mourad, ce malfaiteur multirécidiviste, racontait froidement, et sur fond de mensonges, la soirée de cet assassinat qu'il voulait endosser tout seul. C'était aussi lorsque ses trois complices tentaient de se disculper en niant tout en bloc, et même en essayant de donner d'eux-mêmes des images angéliques. Mais le scénario et le langage étaient connus de la présidente du tribunal criminel qui a eu déjà à entendre les assassins de Hadjou et de Slimana dire la même chose. Pour mettre fin au ridicule ambiant derrière la barre, la présidente et le procureur feront parler les preuves techniques irréfutables qui laissaient alors se dessiner la descente aux enfers des assassins de ce jeune Ali Laceuk qui, appâté avec un visa pour la France, ses assassins lui ont délivré un visa pour l'autre monde. Ali peut néanmoins se reposer en paix maintenant que justice lui est rendue. Ce n'est pas encore le cas d'Amirouche Mebrek, ce jeune de Béni Zmenzer, enlevé puis assassiné sauvagement, mais dont les assassins courent toujours les rues. Cependant, son âme, tout comme la population de Béni Zmenzer, continue de réclamer justice. S L Nom Adresse email