Dame justice a sévi avant-hier dans les milieux du crime et du banditisme de la wilaya de Tizi Ouzou. Un banditisme qui continue encore à happer des vies humaines. Il était temps de frapper fort dans les milieux du crime qui prospèrent. Les populations locales assistaient impuissantes à la banalisation du crime et du banditisme. L'on assiste à des kidnappings et des crimes pour de l'argent et pour beaucoup moins que ça. Les conflits personnels entre individus se soldent désormais en assassinats. La Kabylie n'a jamais connu cette situation de déliquescence à grande échelle. En effet, la justice a frappé fort avant-hier dans les milieux du crime et du banditisme qui sévit dans la wilaya de Tizi Ouzou. Un banditisme qui continue encore à happer des vies humaines. Le verdict du juge, rendu tard dans la soirée de lundi dernier, condamnait hier les assassins du jeune Ali Laceuk kidnappé, l'an dernier à Béni Douala, à la peine capitale. La sentence tombait en fait quelques heures seulement après l'enterrement d'une autre victime de ces bandes, morte sauvagement assassinée par ses ravisseurs à Béni Zmenzer. Les quatre principaux accusés B. Abdenour, 29 ans, F.K, 28 ans, B. Mourad, 27 ans et B. Lounès, 29 ans ont écopé de la peine capitale alors qu'un cinquième accusé a été condamné à une année de prison ferme pour n'avoir pas dénoncé les criminels. Les quatre autres répondaient, eux, devant le juge pour kidnapping et assassinat avec préméditation. L'enquête pour élucider le dernier crime en date suit son cours. Des sources sécuritaires font état d'une avancée notable sur la piste des auteurs qui ont assassiné Mebarek Amirouche, un jeune commerçant de Béni Zmenzer. En fait, jusqu'à hier, la wilaya est à son soixante-dix-huitième kidnapping. Elle a enterré trois de ses enfants, victimes de ces assassins. Et les deux dernières affaires en date mettent en évidence l'état d'insécurité vécue depuis près d'une décennie par les populations locales. Hier à la barre, les accusés racontaient l'horreur. L'assassinat du jeune Ali Laceuk semblable à bien des égards à celui du jeune Mebarek Amirouche. En fait, il est très intéressant d'analyser les aveux des auteurs pour approcher les origines du phénomène. Devant le juge, les accusés apportent des éclaircissements sur les conditions de détention, les mobiles des crimes. Et, dans la majeure partie de ces derniers, ces mêmes aveux et mobiles ne corroborent point la demande de rançon. Hier, devant la barre, les accusés se laissaient aller à des aveux qu'il faut observer. Des faits personnels et des conflits de personnes poussent des individus à agir en criminels. Le principal accusé dans l'assassinat d'Ali Laceuk, Mourad B. déclarait devant le juge avant-hier lundi que lui et la victime avaient tous les deux consommé des boissons alcoolisées et une violente dispute a éclaté, à la suite d'accusations que Ali Laceuk aurait porté à son endroit sur des propos qu'il aurait tenus sur ses frères et les conditions de son hébergement, chez eux, en France. C'est pourquoi, l'accusé l'avait poignardé au niveau du cou. B. Abdenour l'autre deuxième prévenu devant la barre, et non moins cousin de B. Mourad, a nié ses premières déclarations devant le juge d'instruction imputant l'assassinat à B. Lounès, accusé lui aussi dans la mort de Laceuk Ali. La victime aurait, selon ses dires injurié sa mère à la suite de l'agression sexuelle qu'il a subie et perpétrée par B. Mourad et B. Lounès. Lors du jugement des assassins de Hadjou Ghilès, les quatre accusés évoquaient à la barre des conflits personnels. Quant au motif de la bagarre, l'accusé Mohammed H. affirmait s'être bagarré sans vouloir le tuer à cause d'une mésentente personnelle. A propos d'une affaire d'honneur. Devant le juge, l'accusé dira qu'il a appris que Ghilès Hadjou avait pris des photos de sa cousine, avec son portable, qu'il allait utiliser sur des réseaux sociaux. «C'est alors que j'ai décidé de lui fixer rendez-vous, c'était juste pour enlever la puce contenant les photos risquant de déshonorer la famille et les détruire» a dit texto l'accusé. La cousine en question, lycéenne a répondu devant le juge qui l'interpellait en tant que témoin n'avoir jamais été photographiée par la victime alors qu'elle ne partageait avec Ghilès qu'une relation de camaraderie lycéenne. Les aveux des assassins de Hand Slimana ne s'éloignent pas de cette même logique. L'auteur du crime de Hand, à savoir I. Sofiane, 23 ans et un de ses deux acolytes, T. Juba, sont issus d'un village de la commune d'Aghribs ainsi que I. Hacène et T. Boussaâd qui dirigeaient l'opération de loin. Les cerveaux de l'opération, H. Sadek, A. Lyès, S.Djamel, A.Rabah,S. Hali et A.Mohammed sont de Fréha. B.Mohand, le propriétaire du logement où avait été retenu l'otage est de Mekla alors que S.Omar est de Bouhinoun, dans la commune de Tizi Ouzou. Enfin, il était plus que temps que la justice frappe fort sur la tête de cette hydre qui s'apprête à avaler l'avenir des générations futures. Les populations assistaient depuis quelques années, impuissantes, à la banalisation du crime et à la facilité d'organisation du banditisme face au laxisme de l'Etat.