Résumé : Inès est malade d'angoisse. Ses parents s'inquiètent et veulent retarder le départ mais elle veut partir. Farid va lui créer des problèmes. Elle est soulagée qu'ils acceptent de partir... La gare n'est pas loin. Une dizaine de minutes après, ils y sont. Djaâfar gare la voiture dans le parking. Il prend les sacs de voyage. Inès tire la valise à roulettes. Fateha se débrouille pour prendre le reste. Il n'y a pas beaucoup de monde sur le quai. Djaâfar achète les billets de train. Inès s'est assise sur un banc, toujours aussi faible et aussi pâle. - Tu veux que je t'apporte une bouteille d'eau ? demande Djaâfar. - J'en ai une dans mon sac, répond sa femme. Tu en veux ? Comment te sens-tu ? - Ça va... juste un peu fatiguée, souffle-t-elle. Je me reposerai dans le train. On sera à quelle heure à Oran ? - S'il part à l'heure, vous serez là-bas vers vingt heures trente, vingt et une heure, dit le père. Tu penses tenir le coup jusqu'à la maison ? - Oui, t'inquiète ! Le train est bien là. Les portes sont verrouillées. Les voyageurs attendent plus d'une demi-heure avant de pouvoir monter. Djaâfar les aide à monter les bagages. Inès et Fateha s'installent dans un wagon vide mais d'autres voyageurs arrivent après elles. Elles se mettent à l'aise. - Vous m'appelez dès que vous arrivez, d'accord ? - Bien sûr ! - Je vous souhaite un bon séjour, leur dit-il en regardant sa femme. Celle-ci secoue la tête. - Je suis sûre qu'il le sera, dit Inès. Le train siffle. Des agents de contrôle vont vérifier les wagons, regardant partout, sous les sièges, dans les coffrets s'il n'y a pas de bagages suspects. - Tout vous appartient ? Djaâfar et Fateha confirment que tous les bagages leurs appartiennent. Une fois que l'inspection est finie et que l'agent a vérifié que les voyageurs ont bien leurs billets, ils descendent. Un nouveau coup de sifflet. - Faites bon voyage ! - Prends soin de toi, papa ! - C'est l'heure ! Veuillez descendre... Dès que Djaâfar descend ainsi que d'autres accompagnateurs, les portes se referment. Un nouveau coup de sifflet et le train démarre enfin. Inès soupire de soulagement. Pendant un moment, elle a craint de voir apparaître Farid. Elle sursaute lorsque sa mère pose la main sur son bras. - Ça va ? - Oui. Le train s'enfonce dans la pénombre. La nuit tombe lentement. Au fur et à mesure que le train s'éloignait, la jeune fille se sentait mieux. Elle finit par s'assoupir en s'appuyant sur l'épaule de sa mère. Fateha observe les autres voyageurs qui discutent. Un groupe de jeunes appelés crient beaucoup plus qu'ils ne parlent, gesticulant parfois. Il faut qu'un vieil homme leur demande de baisser le ton. Ainsi, après leur discussion enflammée, on peut entendre ses ronflements. Deux rangées plus loin, ce sont des jeunes filles qui attirent son attention. Elles racontent leur vie au téléphone. Des enfants jouent, sautant sur les sièges inoccupés. Leurs parents ont beau les rappeler à l'ordre, leur demandant de se calmer, les avertissant du risque de chute si le train freinait ou autre incident, il en faudra plus pour les garder assis. Une fessée plus précisément. Fateha se détourne d'eux et remarque d'autres voyageurs, visiblement très inquiets, qui fixent un point invisible dans le paysage ou sur une personne sans réellement la voir. Elle voudrait fermer les yeux, tente de se reposer un peu malgré les bruits de discussions et secousses. Elle se laisse bercer, refusant de penser à ce qui l'attendait. (À suivre) A. K. Nom Adresse email