Le président Bouteflika a enfin parlé. Il aura fallu le terrible crash de l'avion militaire près d'Oum El-Bouaghi pour que le chef de l'Etat saisisse cette douloureuse circonstance afin de dénoncer les attaques dont le DRS fait l'objet ces dernières semaines. "Nul n'est en droit, quelles que soient ses responsabilités, de s'en prendre à l'ANP ni aux autres institutions constitutionnelles." Bouteflika, qui ne cite pas nommément le SG du FLN, responsable des scandaleuses déclarations contre le Service de renseignements, a avoué que le pays vit l'une des plus graves crises depuis l'Indépendance. Si l'on admet que c'est dans le style du président Bouteflika de ne pas intervenir à chaud dans un débat ou dans un conflit, il n'en reste pas moins que les dérives d'Amar Saâdani ont créé un climat de suspicion dans les institutions de la République. En tant que chef suprême des armées et ministre de la Défense nationale, le silence de Bouteflika, qui plus est président d'honneur du FLN, a donné lieu à plusieurs interprétations et suscité des interrogations. Maintenant que la mise au point est faite, il s'agit de savoir quel sera le sort de Saâdani. D'abord à la tête d'un parti qu'il a pris de façon illégale. L'administration, sous les ordres dont on ne sait qui, refuse d'accepter la demande des membres du comité central hostiles à l'actuelle direction pour la tenue d'une session extraordinaire. Saâdani serait-il alors toujours protégé ? On le saura très bientôt si ce n'est pas aujourd'hui. Mais les choses ne devraient pas s'arrêter là. Le DRS a déposé une plainte contre le SG du FLN et on ne connaît pas les suites qui lui sont réservées. L'ancien ministre de la Justice, Mohamed Chorfi, a clairement expliqué que Saâdani tombe sous le coup de l'article 75 du code pénal qui punit quiconque participerait à une entreprise de déstabilisation de l'Armée. Le signal donné hier par le président de la République met définitivement Saâdani en situation de sursis politique et judiciaire. Nom Adresse email