Les Etats-Unis et la Russie ont promis d'aider à débloquer la situation à la conférence de paix Genève 2 sur la Syrie, a indiqué le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, après une réunion avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov et la secrétaire d'Etat adjointe américaine, Wendy Sherman. "Ils ont promis qu'ils allaient aider à la fois ici, dans leurs capitales et ailleurs à débloquer la situation pour nous", a déclaré à la presse le médiateur. Les deux représentants de la Russie et des Etats-Unis ont beaucoup œuvré ces derniers mois pour la tenue de la conférence de Genève II mettant pour la première fois en presque trois ans de conflit face à face à la même table représentants du gouvernement et de l'opposition syriens. Mais la seconde session de discussions qui a débuté lundi dernier est totalement dans l'impasse au point que certains diplomates s'interrogent de plus en plus sur le devenir de cette conférence. Il n'y a accord sur rien, mais Lakhdar Brahimi ne veut pas lâcher, convaincu que c'est la tentative de la dernière chance mais surtout très affecté par la situation des populations syriennes, entre le marteau et l'enclume. Le médiateur a pu ainsi maintenir son agenda pour les discussions, malgré le dialogue de sourds entre la rébellion et le régime de Damas. Il s'y accroche d'autant plus qu'il a obtenu une importante éclaircie, l'intervention humanitaire à Homs, la caricature de la guerre intersyrienne. L'accord de trêve à Homs, à l'arraché, a permis l'évacuation de plus d'un millier de personnes de la ville assiégée par le régime depuis un an et demi. Il resterait 3 000 personnes dans ce réduit de 2 km2, en grande partie en ruine. Toujours sur le plan humanitaire, le HCR a également mis en place un pont aérien pour acheminer 800 tonnes d'aide à Qamichli, dans le Nord-Est syrien depuis l'aéroport international de Damas, leur transport terrestre étant périlleux en raison des combats. En outre, grâce à ses efforts, pédagogiques et persuasifs, Lakhdar Brahimi a également induit chez ses interlocuteurs l'idée qu'il ne fallait surtout pas claquer la porte à la discussion, aux négociations, même si celles-ci n'ont tourné qu'en rond jusqu'ici. "La présence maintenant des Etats-Unis et de la Russie intervient au bon moment", a déclaré le chef des négociateurs de l'opposition Hadi Bahra. "Nous pensons que toute la pression doit peser sur l'autre partie", a déclaré, pour sa part, le vice-ministre syrien des AE, Fayçal Mokdad. Ce jeu de ping-pong doit cesser, selon le médiateur, qui estime lui aussi que les coparrains de Genève II doivent faire pression "et sur le régime et sur l'opposition", s'ils veulent que la conférence continue. Il faudrait également que Russes et Américains cessent de tourner en rond eux aussi au sein du Conseil de sécurité, s'envoyant entre autres des projets de résolutions qu'ils rejettent. Sur le terrain les regards restent rivés sur Homs, après les évacuations difficiles depuis les quartiers assiégés. La patronne des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, a estimé jeudi que l'évacuation de la ville martyre, située dans le centre de la Syrie, n'était pas un progrès suffisant et a demandé au Conseil de sécurité de donner aux humanitaires "les moyens de faire leur travail". Elle a également indiqué à la presse que l'ONU avait des "assurances verbales" des belligérants mais toujours pas de confirmation écrite que la trêve à Homs serait prolongée. "Sans assurances écrites nous ne pouvons pas continuer", a-t-elle averti. D. B Nom Adresse email