Etats-Unis: des étudiants de l'Université d'Harvard manifestent contre le génocide sioniste à Ghaza    Ghaza: 19 Palestiniens tombés en martyr dans une nouvelle agression sioniste contre une clinique de l'UNRWA    ANP: reddition d'un terroriste et arrestation de 5 éléments de soutien aux groupes terroristes en une semaine    Chargés par le président de la République, Saihi et Rebiga participent au 3e Sommet mondial sur le handicap    Festival de fantasia de Bordj Benazzouz: les cavaliers offrent un spectacle haut en couleurs lors de la 4e édition    Séisme de 3,1 à Mihoub, dans la wilaya de Médéa    Ligue des champions/MC Alger-Orlando Pirates 0-1: le "Doyen" rate le coche    2e jour de l'Aïd El-Fitr: large adhésion des commerçants et opérateurs économiques au programme de permanence    Destruction d'un drone armé de reconnaissance ayant pénétré l'espace aérien national    CAF /CS Constantine-USM Alger : un duel algérien aux allures de finale continentale    Meziane et Sidi Saïd présentent leurs vœux à la famille de la presse nationale à l'occasion de l'Aïd El-Fitr    Epoque coloniale : le liège algérien, une ressource pillée au profit des colons    La permanence pendant les jours de l'Aïd, un engagement professionnel pour garantir la continuité du service public    Aïd el Fitr : MM. Meziane et Sidi Saïd en visite à l'APS    Coupe d'Algérie de marche sur route : l'édition 2025 le 12 avril à Melbou    La plupart des bureaux de poste ouverts mercredi    France: la cheffe de file de l'extrême droite Marine Le Pen reconnue coupable de détournement de fonds publics    Arrivée du président de la République à Djamaâ El Djazaïr pour accomplir la prière de l'Aïd El Fitr    Remise en service du train de voyageurs    Football : Suède – Algérie en amical début juin à Stockholm    Le MOB a fait trembler le CRB    Le représentant du département technique en Algérie    Quelles sont les stipulations relatives à l'exigence de capacités minimales en matière de procédure de passation de la commande publique ?    Ooredoo partage un Iftar de solidarité avec l'Association des handicapés moteurs    L'exode sans fin des Congolais    Arrestation de deux dealers en possession de 9000 comprimés de Prégabaline 300 mg    Un plan sécuritaire spécial Aïd El-Fitr    Le ministre des Finances inaugure les bureaux de change    Les pertes de Kiev ont dépassé les 70.000 militaires    « L'industrie génétique américaine est pionnière dans le partage de son savoir-faire »    La bataille de Djebel Béchar, un acte d'une grande portée historique    Le TNA rend hommage à plusieurs figures du théâtre algérien    Le régime des laïcards français partage l'obsession du voile avec son égal islamiste    « L'Algérie et la question des territoires historiques : un droit à la revendication ? »    «La Présidente de la Tanzanie se félicite des relations excellentes unissant les deux pays»    « Préservons les valeurs de tolérance et de fraternité »        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



NAWRAS BACHA DE HADJER KOUIDRI
Le roman d'une vie
Publié dans Liberté le 16 - 02 - 2014

Il y a quelque chose de vraiment moderne dans la manière qu'a l'auteure de construire ses personnages féminins. La femme, sous sa plume, est maîtresse de son destin, et même si celle-ci n'a aucun contrôle sur les événements et les coups du sort, elle a pleinement conscience de son corps et de ses émotions.
A la question qu'est-ce que la littérature, on serait tenté de répondre c'est la vie – la vie dans ce qu'elle a de plus intense. La littérature c'est aussi du rêve et de l'évasion, et lorsque la grande histoire croise la petite histoire, les histoires minuscules – celles du quotidien –, on lit et on assiste à l'élaboration d'un grand roman. Un roman où les personnages sont porteurs, non pas de réel, mais de vérité. Nawras Bacha de Hadjer Kouidri est de ceux-là. L'histoire de ce roman se situe à la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle (1798-1805), dans les contrées algériennes (le village d'Aziez dans le Titteri) puis dans "Dzaïr".
L'intrigue de ce roman remonte donc à l'époque du dey d'Alger, Mustapha Pacha, mais ce n'est pas la régence d'Alger qui intéresse tant l'auteure, mais plutôt l'histoire de Daouia, jeune bergère pleine de rêves et d'espoir quant à sa vie future, elle se retrouve du jour au lendemain mariée au bachagha Hamdane, qui la prend pour deuxième épouse.
Cette union se consolidera par la venue au monde d'un petit garçon, Ibrahim. Après des années de souffrance infligée par Zeineb, la première épouse du bachagha Hamdane, le décès de ce dernier contraindra Daouia à quitter sa maison, pour retourner vivre chez sa mère. Elle épousera deux hommes par la suite, puis finira par quitter son village pour Alger, précisément pour la Casbah d'Alger, où elle rencontrera le grand amour de sa vie, et vivre des jours plus ou moins paisibles aux côtés du Bach-kateb (le trésorier du dey Mustapha Pacha, et qui est le seul personnage appelé par son titre et non par son prénom). Ceci est bien évidemment la version courte de l'histoire parce qu'autour de Daouia gravitent des personnages qui ne lui veulent pas toujours du bien, et elle expérimentera, tout au long de son parcours, le malheur, la douleur de la perte d'un être cher, les plus basses intrigues, et même un peu de bonheur. Ce qu'il y a de remarquable dans Nawras Bacha – qui a décroché le prestigieux prix Tayeb-Salih en 2012 – c'est la modernité des personnages féminins, et la manière qu'a Hadjer Kouidri de construire les femmes qui peuplent ce roman.
Daouia, par exemple, bien qu'elle soit contrainte par la vie à vivre de grandes souffrances, reste maîtresse de son destin et tente à chaque fois de se reconstruire et d'arracher sa part de bonheur. Ce qui est tout aussi remarquable est que Daouia est pleinement consciente de son corps et de ses émotions, d'autant qu'elle se laisse toujours guider par son cœur. Dans Nawras Bacha, les descriptions passent par les impressions et les sentiments du personnage principal, qui construit un rapport charnel à la ville d'Alger, et qui conclut, à plusieurs étapes du roman, que "Dzaïr" est une ville de paradoxes à laquelle on s'adapte. Daouia finit par s'adapter à Alger, mais Daouia est comme "Nawras" (ou la mouette) qu'elle voit tous les jours de sa terrasse ; elle rêve d'être libre comme elle. Libre de vivre sa vie comme elle l'entend, ce qu'elle finit par concrétiser, mais libre également dans un sens plus large, voire philosophique. Libre d'être tout simplement une femme et d'avoir une vie à la hauteur de ses rêves.
S.K
«Nawras Bacha» de Hadjer Kouidri. Roman, 188 pages. Editions Anep. 370 DA.
Nom
Adresse email


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.