La guerre des clans et des syndicats UGTA se poursuit. Au moment où le secrétaire général de l'UGTA prépare la campagne électorale pour le quatrième mandat du Président-candidat, pas moins de 113 000 travailleurs du secteur de la santé se mobilisent de leur côté pour défendre et sauver leur section syndicale. Preuve, si besoin est, que pour le simple travailleur qui attend son salaire avec impatience, l'heure est loin d'être au ralliement à Bouteflika, mais pour la poursuite du combat initial, à savoir la revendication sociale. À chacun ses intérêts certes, mais la colère de 113 000 syndicalistes UGTA à la veille d'un important rendez-vous électoral n'est pas faite pour faciliter la prochaine mission de leur secrétaire général. Mais que faire quand le patron de la Centrale syndicale lui-même fait la sourde oreille aux appels de détresse lancés par ses propres adhérents ? En effet, près de deux mois après avoir dénoncé et remis en cause le 2e congrès de la Fédération des travailleurs de la santé, la Coordination nationale des corps communs et ouvriers professionnels du même secteur chapeautée par la fédération n'a rien vu venir des responsables de l'UGTA. Pourtant la déclaration de dénonciation des irrégularités ayant entaché le 2e congrès de la FNTS, publiée par la coordination, avertissait d'une éventuelle montée au créneau. Et c'est le cas aujourd'hui. Après la menace, la coordination, présidée par Mounir Betraoui, passe à l'acte. 113 000 travailleurs relevant des corps communs et des ouvriers professionnels affiliés à des sections de diverses wilayas déserteront les hôpitaux et autres structures sanitaires. Ils vont faire le pied de grue dans la Maison du peuple pour défendre la coordination qui s'est battue sur le terrain pour arracher leur droits. Une coordination que "la nouvelle" fédération de la santé tente de torpiller et d'évincer en créant, sans l'aval de la base, une nouvelle coordination. "La coordination est au centre d'un gros complot visant sa destruction en raison de son sérieux et ses principes, ce qui constitue un danger pour certains responsables et soit disant syndicalistes pour lesquels les intérêts personnels priment sur ceux des travailleurs", nous dit le SG de la coordination. Et d'expliquer que le SG de la "nouvelle" fédération "a fait appel à des personnes qui ont vendu les travailleurs, pour remplacer les responsables et membres actuels de la coordination, et ce, sans même consulter le conseil national et sans aviser la coordination". Pis, la fédération, dont le "nouveau" SG a pris ses fonctions il y a 15 jours, n'a toujours pas installé son bureau. La coordination s'interroge si "les responsables de la Centrale syndicale sont informés de cette catastrophe qui nuit à la base ouvrière ?" Haussant le ton, M. Betraoui dira que "la coordination est forte de 113 000 travailleurs, la viser c'est viser la stabilité du pays. C'est un crime que les travailleurs ne laisseront pas impuni et qui risque de faire dérailler le train en cette période où des parties étrangères voudraient profiter de l'embrasement de la situation". Reste à savoir quelle sera la réaction de Sidi-Saïd face à cette montée de fièvre sociale ? M B Nom Adresse email