La décision de maintenir la grève a été prise après l'échec de la rencontre jeudi dernier au ministère de la Santé, entre les représentants syndicaux et des proches collaborateurs du ministre. Les corps communs de la santé ne décolèrent pas. Ils entrent aujourd'hui dans leur cinquième semaine de grève cyclique de quatre jours. «Nous n'avons eu aucun bon signal de la part de la tutelle», a regretté Mounir Betraoui, coordinateur national des sections syndicales UGTA des corps communs. «Rien ne va nous arrêter. La balle est dans le camp du ministère. Nous avons jugé nécessaire de marquer une trêve durant les premiers mois après l'installation du nouveau ministre. Mais aujourd'hui, huit mois après son intronisation, il n'a pas daigné prendre en charge nos légitimes revendications. Nous n'avons donc d'autres choix que de poursuivre cette grève», a-t-il insisté. La décision de maintenir la grève a été prise après l'échec de la rencontre jeudi dernier au ministère de la Santé entre les représentants syndicaux et des proches collaborateurs du ministre. «Nous avons soulevé les principaux points contenus dans la plateforme de revendications, à savoir la généralisation aux corps communs de la prime de contagion, le respect du droit de grève et l'arrêt de l'intimidation et des ponctions sur salaires. Les responsables du ministère ont refusé d'accorder cette prime de contagion», a indiqué M. Betraoui. Pour lui, ce refus n'est nullement «justifié». La Coordination des corps communs de la santé, qui compte 113 000 travailleurs, envisage ainsi de hausser le ton cette semaine. Ainsi, en plus de la grève nationale de quatre jours, la coordination va organiser un sit-in à l'hôpital Maillot pour dénoncer l'attitude du ministère qu'il juge plus que «désolante». Un refus non justifié Le coordinateur estime qu'il est injuste d'accorder à tous les professionnels du secteur la prime de contagion sauf aux corps communs, sous prétexte qu'ils ne sont pas en contact direct avec les malades. Les corps communs, faut-il le préciser, sont composés du personnel administratif, des femmes de ménage, des ambulanciers et autres conducteurs, d'agents de sécurité et des ouvriers professionnels. Pour M. Betraoui, cette prime est la véritable pomme de discorde, à cause de laquelle tous les autres points de la plateforme de revendications ne sont même pas abordés et discutés. Tout en mettant en avant la régularisation de 24 500 contractuels, le coordinateur national fait état de la détermination des travailleurs à poursuivre leur mouvement de grève jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Outre la prime de contagion, la coordination affiliée à la centrale syndicale réclame la révision du statut particulier et du régime indemnitaire, la promotion des cadres à des postes supérieurs et la formation. La coordination rejette, en outre, l'augmentation de 10% accordée à tous les fonctionnaires. Elle exige une revalorisation du salaire de base de 25% ainsi que l'Indemnité de l'expérience professionnelle. Mais le ministre, Abdelaziz Ziari, se montre inflexible. La situation risque de se corser. Et les malades seraient, encore une fois, les plus pénalisés.