Dans un entretien accordé conjointement à Liberté et au site La Gazette du Fennec, le milieu de terrain international d'Udinese, Hassan Yebda, revient sur sa nouvelle aventure avec le club italien, le dernier stage de l'EN et la rencontre face à la Slovénie. Dimanche soir, il a bien voulu répondre à nos questions juste après la rencontre face au Milan AC. Liberté : Vous n'avez pas eu l'opportunité de participer à la rencontre de votre équipe d'Udinese qu'elle a gagnée 1 à 0 face au Milan AC. Déçu ? Hassan Yebda : Je n'ai pas pu prendre part à cette rencontre face au Milan AC, je suis un peu déçu, c'est normal, mais content de la victoire de mon équipe. C'était un match difficile, surtout en première mi-temps, et c'est devenu plus ouvert quand on a marqué. C'est très important de gagner un match pareil, surtout devant une équipe comme le Milan AC. Vous étiez sur le point d'effectuer votre entrée en jeu, mais il y a eu le but de votre équipe qui a certainement fait changer d'avis au coach, n'est-ce pas ? Oui, c'est ça le football, il y a des fois des éléments qui entrent en jeu durant le match et qui changent certaines choses. Maintenant, il faut continuer à travailler pour pouvoir gagner sa place de titulaire. En parlant de place de titulaire, comment vous sentez-vous dans cette équipe d'Udinese que vous avez rejointe en janvier dernier ? Je me sens bien, avec un système de jeu qui est le même qu'en sélection, avec trois milieux de terrain. Je m'entends bien avec mes coéquipiers et aussi avec l'entraîneur. Je dirais donc que tout va pour le mieux. C'est l'entraîneur d'Udinese qui vous a réclamé dans son équipe ? C'est le président d'Udinese qui m'a appelé, il avait besoin d'un milieu de terrain. Après, l'entraîneur m'a appelé aussi pour discuter et c'est comme ça que ce fut fait. Content de votre choix ? Oui, je suis satisfait, c'était surtout pour revenir en Italie. Pour la simple raison que ça m'a beaucoup réussi auparavant. Maintenant, il faut faire avec. Qu'est-ce qui vous plaît dans le championnat italien justement ? Il y a en premier le style de jeu ici en Italie qui me convient bien, puis aussi le style de vie de ce pays qui me plaît beaucoup. Je suis heureux ici en Italie. Mais votre contrat avec Udinese s'achèvera en fin d'année, vous allez prolonger ou changer encore de club ? C'est vrai que j'ai fait beaucoup de championnats en Europe, il me reste encore l'Allemagne. Mais je suis revenu ici en Italie. Maintenant si je peux rester ici, pourquoi pas... Udinese cette année ne cartonne pas en championnat. Que pouvez-vous nous dire là-dessus ? Il y a 4 ou 5 ans, le club disputait les différentes compétitions européennes, que ce soit la Ligue des champions ou la Coupe de l'UEFA, mais cette année il paraît que c'est un peu difficile avec les résultats enregistrés. Mais ça reste toujours une très bonne équipe avec de très bons joueurs. Udinese reste l'un des clubs les mieux organisés dans lesquels j'ai joué, avec d'énormes infrastructures. Revenons à l'équipe nationale. Avec du recul, que pensez-vous de la première sortie de préparation pour le Mondial de l'équipe nationale face à la Slovénie ? Ce fut un bon test face à une bonne équipe de Slovénie. Au-delà du score, nous avons essayé de développer du jeu. Je dirais que ce fut un bon match pour se préparer à la Coupe du monde. Etes-vous satisfait de ce que vous avez montré sur le terrain ? Oui, notre équipe a bien écouté et appliqué les conseils du coach. Il y avait d'ailleurs pas mal d'occasions dans ce match, c'était positif. A votre avis, faut-il vraiment relativiser cette victoire par rapport à la qualité de l'adversaire ? C'est vrai qu'il y avait ce sentiment que l'adversaire n'était pas à fond dans ce match. Possible que ça soit juste une impression pour une personne qui était en dehors du terrain, mais à l'intérieur, c'était autre chose. Le plus important pour nous était de jouer notre jeu et d'appliquer les consignes de l'entraîneur. Au début, on parlait d'un autre adversaire, le Portugal, avant de se retrouver face à une modeste équipe de la Slovénie. Comment, vous les joueurs, avez-vous pris cela ? C'est vrai que lorsqu'on a entendu qu'on allait peut-être jouer face au Portugal, on voulait vraiment rencontrer une équipe de ce calibre, mais malheureusement on s'est retrouvé face à la Slovénie qui n'est pas mal non plus. Pour l'équipe d'Algérie, il y avait tout de même beaucoup de nouveautés dans cette sortie face à la Slovénie, comme Bentaleb, Mandi ou Cadamuro dans un nouveau poste... Avant tout, nous étions très contents de les avoir avec nous dans ce stage de préparation. Cadamuro, on le connaissait depuis longtemps, on savait que c'est un très bon joueur. Pour Bentaleb, j'allais dire qu'il pourrait jouer dans un grand club, alors qu'il est déjà dans un grand club, il a confirmé tout le bien qu'on pensait de lui. Concernant Aïssa Mandi, c'est également un très bon latéral et je suis content qu'il se soit très bien débrouillé dans ce premier match. Il y a de la concurrence au niveau de l'EN, et ça va être difficile d'avoir une place dans la liste des 23 joueurs qui vont au Brésil, n'est-ce pas ? C'est une concurrence saine. Nous sommes tous là, on se respecte, mais malheureusement, c'est le coach qui va faire son choix. C'est la loi du football tout simplement. Mais pour les joueurs qui n'ont pas eu la chance de jouer face à la Slovénie, est-ce qu'il n'y avait pas de mécontentement à la fin ? C'est légitime parce qu'il y a des joueurs qui avaient envie de jouer, mais c'est comme ça, il faut s'y faire, et quand le coach leur donnera l'occasion de jouer, il faut qu'ils montrent ce qu'ils peuvent faire. L'entraîneur Halilhodzic a déclaré justement qu'il craint pour les joueurs qui ne jouent pas en club, n'est-ce pas une menace pour eux ? C'est l'une des principales menaces, oui. S'il y a un joueur qui ne joue pas dans son club, il ne sera pas compétitif. Donc c'est difficile pour le joueur. N'empêche, on pourra se surpasser lors des trois matchs de la Coupe du monde. Vous faites partie des joueurs les plus anciens de cette équipe nationale, vous avez aussi joué le Mondial de 2010, est-ce que vous vous sentez capable d'apporter un plus à cette équipe d'Algérie ? Evidemment, avec mon expérience acquise lors de la dernière Coupe du monde en 2010. Je peux aussi contribuer au maximum avec ce que je possède comme qualités. Halilhodzic opte pour trois milieux de terrain, où vous sentez-vous à l'aise ? C'est vrai que je suis polyvalent, mais j'aime bien être près des défenseurs, mais le coach me demande actuellement d'opérer comme un numéro huit, ce qui ne me dérange pas non plus, puisque comme je viens de vous le dire je suis polyvalent. Selon vous, l'Algérie a-t-elle des chances de passer au second tour de la Coupe du monde ? Je dirais que c'est un peu trop tôt. C'est vrai qu'on vient de battre une équipe européenne 2 à 0 qui est la Slovénie. Avec tout le respect que j'ai pour cette équipe, la Russie, la Belgique ou alors la Corée du Sud sont toutes d'un autre niveau, ça va être difficile. Il reste à jouer l'Arménie et la Roumanie, est-ce une bonne chose de jouer contre des équipes non qualifiées au Mondial ? Je ne sais pas trop, mais si on a choisi de jouer contre ces équipes-là, c'est forcément pour quelque chose. J'espère que ça nous servira, c'est ça le plus important. Pour préparer le Mondial 2010, l'Algérie a joué face à la Serbie et à l'Irlande, l'EN a été battue à chaque fois 3 à 0. Cette fois-ci, on sent comme un changement de stratégie dans le choix des adversaires. Qu'en pensez-vous ? Possible que ça soit dans le but de nous mettre en confiance et d'aborder cette importante compétition avec un bon moral. C'est vrai que contre la Slovénie, nous avons gagné et ça nous a fait du bien. Nous avons engrangé de la confiance, mais il ne faut pas tomber dans le piège de l'autosatisfaction non plus. Restons dans la comparaison. Quelle est justement la différence pour vous entre l'équipe d'Algérie de 2010 et celle de 2014 ? En 2010, c'était plus un collectif avec peu d'individualités, mais l'équipe d'aujourd'hui a ce potentiel individuel avec des joueurs qui peuvent faire la différence, à l'image de Feghouli, Brahimi ou autres. Je sens aussi qu'il y a une différence sur le plan physique. Cette équipe a fait une très belle préparation avant la CAN, malheureusement ça ne s'est pas bien passé, mais pour la Coupe du monde je dirais que ça sera positif. C'est ce qu'on n'avait pas en 2010 justement, et c'est ce qui a fait la différence au troisième match face aux USA, on était un peu émoussés. En termes d'organisation, on sent aussi que l'Algérie n'a rien à envier à une sélection européennei. Qu'en pensez-vous ? Les dirigeants essayent tout le temps de nous mettre dans les meilleures conditions. Il y a aussi cet encadrement médical et autres, c'est une très bonne chose pour le Mondial au Brésil. Donc, il y a plus de confiance dans ce groupe avant le Mondial ? Oui, je dirais que nous sommes plus en confiance par rapport à l'avant-Mondial de 2010. Nom Adresse email