Interdite à la diffusion depuis mercredi 12 mars, la chaine de télévision privée Al-Atlas TV est confrontée, selon ses responsables, à d'éventuelles poursuites judiciaires pour « non autorisation de diffusion », alors qu'elle aurait dû l'avoir le début de l'année. Retour sur une affaire qui n'a pas dévoilé tous ses « dessous ». Contacté par la Rédaction WEB de « Liberté », Abdessalam Faid, journaliste à Al-Atlas TV, revient sur les péripéties de la fermeture de la chaîne. Il citera en premier lieu une « anecdote », qui sur le moment est passée inaperçue, mais qui s'avère, selon le journaliste, loin d'être anodine « quelques jours avant la perquisition des gendarmes deux inconnues se sont présentés devant les responsables de la chaine pour proposer le rachat de la société en contrepartie d'une somme faramineuse, qui dépasse largement les moyens modestes investit pas les propriétaires eux-mêmes». Faid Abdessellem précise que la proposition a été refusée par le directeur. Ce dernier, malgré son insistance auprès des deux inconnus, n'a pas pu connaître le nom de l'éventuel « acheteur ». Quelques jours après cette visite il y a eu la perquisition des gendarmes « dont certains étaient en civil » avec un mandat sur l'ordre du procureur de la République près du Tribunal de Sidi M'hammed. Ce qui est déjà une première anomalie (en plus du fait que les gendarmes aient intervenu en civil). En effet, il est à se demander pourquoi c'est le tribunal de Sidi M'hammed qui a octroyé le mandat alors que le siège d'Al-Atlas TV se trouve à Birkhadem (et les studios de la chaîne à Baba Ali). Ce qui met en cause la compétence territoriale de la juridiction. À cela il faut aucun motif n'a été précisé dans le mandat. Toutefois, Faid Abdessellem indique que l'officier « chargé de la perquisition avait expliqué au directeur, Hicheme Boualouche, que cette opération intervient dans le cadre de ce qu'il a appelé l'activité illégale de la chaine qui diffuserait sans autorisation du ministère de la communication». Ce que le journaliste nie en affirmant que la chaine activait le plus normalement du monde grâce à une autorisation fournie par le ministère valable jusqu'à fin 2013. « Nous avons interpellé le ministère à maintes reprises afin de renouveler notre demande pour l'obtention de cette autorisation mais l'administration avait assuré qu'on allait nous octroyer ce document une fois le décret portant sur la nouvelle loi sur l'audiovisuel établie, chose qui n'a pas été faite à ce jour». en attendant le fameux décret l'administration ajoute Faid avait formulé une garantie pour pouvoir diffuser et opérer le plus normalement au monde, et c'est le cas de plusieurs chaines ». Revenant sur le prestataire jordanien « Noorsat Satellite », qui émet le signal d'Al-Atlas TV. Faid Abdessellem a tenu à infirmer tout litige entre les deux parties « Il a été obligé de cesser la diffusionà cause de la pression qu'il a subi de la part du gouvernement jordanien » explique celui-ci avant de s'interroger « Je me demande comment a-t-on pu faire en l'espace d'une seule nuit ? il est impossible aux autorités algériennes d'avoir une décision favorable auprès du gouvernement jordanien sans avoir entrepris d'importantes procédures». Interrogé quant à la situation actuelle de la chaîne et l'avenir de ses employés, le journaliste soutient que « les responsables sont déterminés à saisir les instances internationales et ils vont déclencher les procédures judiciaires nécessaires afin de poursuivre en justice ceux qui se cachent derrière cette affaire ». Considérant qu'il s'agit bel et bien d'une atteinte à la liberté d'expression, il affirme que les autorités algériennes «avaient comme objectif de suspendre la chaîne » dans un contexte de précampagne. L'avenir de près de quarante employés demeure ainsi incertain et tous attendent l'aboutissement de cette affaire Toutefois Faid Abdessellem semble confiant en la réaction des responsables d'Al-Atlas TV « la plupart d'entre eux sont des jeunes, récemment diplômés mais une chose est sûre c'est que la direction de la chaine veillera à ce que justice leur soit rétablie ». F.B Nom Adresse email