Les services des douanes parlent de 7 millions d'articles contrefaits saisis entre 2007 et 2012. Depuis l'ouverture de son marché au début des années 1990, l'Algérie continue de subir les conséquences de la contrefaçon. Le phénomène a atteint des proportions alarmantes ciblant tous les secteurs d'activité. Aucun créneau n'est épargné. Des produits alimentaires à l'électroménager et l'électronique en passant par les cosmétiques, le fléau cause des dégâts énormes sur les plans économique et social. Pis, le médicament aussi est touché par cette imitation frauduleuse ! Le contat, établi il y a quelques années afin de définir une lutte contre cet acte illicite, avait fait ressortir un certain nombre de dysfonctionnements et des manquements des différentes institutions et autres structures. Les experts relèvent ainsi un manque de professionnalisme des importateurs. Les contrôleurs ne sont pas formés suffisamment pour juguler un tant soit peu cette activité ravageuse et périlleuse pour l'économie nationale. Outre la réglementation qui n'a pas pris en charge de manière complète cette nouvelle problématique apparue dès 1990, l'on a constaté l'absence de réseau de distribution. Mais ce qui a compliqué davantage les choses est l'inexistence de coordination entre les différents intervenants. Toutes ces insuffisances ont eu un impact négatif sur l'économie. Les services des douanes parlent de 7 millions d'articles contrefaits saisis entre 2007 et 2012. D'autres sources portent le chiffre à 376 642 produits contrefaits saisis en 2013 contre 781 000 en 2012. Tous les observateurs restent, toutefois, unanimes : les quantités contrôlées demeurent insignifiantes en comparaison à celles qui sont introduites sur le marché national. Les "Premières journées internationales sur la marque et la contrefaçon", organisées hier par la société RH International Communication, se veulent une occasion pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur cette faille et l'ampleur prise par le fléau dans notre pays. À ce propos, le directeur général de RH, Rachid Hessas, propose, dans son intervention, la création d'un espace où seront exposés tous les produits contrefaits en Algérie. "Un espace qu'on peut appeler musée des produits contrefaits qui sensibilisera les consommateurs notamment les jeunes, sur le danger que peut causer la contrefaçon, pour l'homme, le pays, voire le monde", suggère-t-il. Traditionnellement, les produits contrefaits proviennent d'Asie et des Emirats arabes unis. Désormais, leur origine est européenne, surtout de Turquie et de certains pays du monde arabe tels que l'Egypte. La contrefaçon, faut-il le souligner, représente environ 10% du commerce mondial, soit une valeur de près de 300 millions d'euros. Pour préserver sa production et lutter contre la concurrence déloyale provoquée par la contrefaçon, les opérateurs économiques victimes ont décidé de former les agents contrôleurs des douanes sur la composition de leurs produits afin qu'ils puissent distinguer le vrai du faux. Une dizaine de protocoles d'accords a été signée dans ce sens entre l'administration des douanes et des entreprises. B. K. Nom Adresse email