Incertitudes Si l'on devait remettre une "Palme d'or" pour le programme électoral le plus consistant, la récompense irait à l'unanimité du jury au candidat Benflis. Un texte de 150 pages contre 20 pages pour Abdelaziz Bouteflika. Mais en Algérie, ce facteur n'est pas déterminant dans l'accession à la magistrature suprême. Ce qui explique que l'effort d'investissement dans l'élaboration de cette somme de promesses électorales n'a pas été fort conséquent pour les autres candidats. Exception : Louisa Hanoune expose le programme le plus osé : ouverture des dossiers de corruption, remise en cause des accords internationaux de libre-échange signés par l'Algérie, politique de plein emploi, mettre fin aux situations de précarité dans laquelle vit une partie du monde du travail. Celui d'Abdelaziz Bouteflika veut se présenter comme bilan positif de toutes les réalisations accomplies depuis 1999 : augmentations importantes du salaire minimum, un chapelet d'infrastructures contribuant à la modernisation du pays : autoroute Est-Ouest, tramway, métro, usine de dessalement d'eau de mer... L'essai de Benflis tente de remédier aux insuffisance de cette politique de dépenses publiques, à l'ampleur du phénomène de la corruption qui a atteint des proportions jamais atteintes sous l'ère Bouteflika, à la déliquescence d'institutions de l'Etat au cours de la période, à un environnement des affaires peu favorable à l'investissement et à la création d'emplois et de richesses. Il propose de simplifier les procédures administratives pour les citoyens et les entreprises afin de réindustrialiser le pays. Une ambition s'affiche clairement : que l'Algérie devienne un grand pays émergent. Point positif : les programmes de Benflis et de Bouteflika affichent un engagement fort important : la résorption de la crise du logement à l'horizon 2019. Le candidat Faouzi Rebaïne, lui, cible la grande masse des électeurs : revalorisation du SNMG, prix de large consommation plafonnés. Le candidat Belaïd, lui, promet de créer un million d'entreprises. Moussa Touati insiste sur le développement des zones enclavées du territoire national. Tous les programmes ont pour dénominateur commun : la promotion de la production nationale. Ils ont pour limites : l'imprécision et l'absence d'échéances pour nombre d'engagements et l'omission des moyens financiers pour réaliser cette somme de mesures. L'enjeu de ces élections se situera probablement ailleurs : la capacité de chaque candidat à "vendre" son programme, séduire les électeurs, le degré d'abstention et la position convergente ou divergente de la grande muette sur le candidat consensus. Une zone d'ombre conjuguée à l'état de santé du Président qui accroissent les incertitudes sur l'issue de l'élection présidentielle du 17 avril 2014. n Nom Adresse email