C'est sur les rythmes de la musique gnawie que le directeur de campagne du Président-candidat à un 4e mandat, Abdelmalek Sellal, a rejoint le lieu de son meeting à Béchar où l'attendait une assistance nombreuse et visiblement acquise à la cause qu'il défend. Une opportunité qu'il saisit au vol pour transmettre des messages aux adversaires du chef de l'Etat dans la course électorale et au Front du refus contre le statu quo. "Le Président est avec vous. Il se présente pour un 4e mandat. Vous le connaissez bien à Béchar. En février 1956, il vivait ici à Djebel Grouz", lance-t-il en guise d'entrée en matière pour mieux capter l'intérêt du public. "Bouteflika a restauré la paix dans le pays et a fait de l'Algérie une nation respectée dans le monde", enchaîne-t-il. "Aujourd'hui, nul ne peut s'en prendre à un Algérien. Que le mauvais œil soit éloigné de nous ! En 2014, el hogra sera bannie définitivement de notre pays", promet-il. Il affirme aussi que durant son prochain mandat, le président Bouteflika réserve un programme spécifique aux populations du Sud. "Il n'y aura plus de sectarisme entre le Sud et le Nord. Les enfants de Béchar doivent pouvoir partir à Sidi-Fredj et les enfants d'Alger venir à Taghit", affirme-t-il. Il a annoncé aussi que le Président-candidat mettra en œuvre, durant sa quatrième mandature, une révision constitutionnelle profonde. "Attendez-vous à des amendements forts", insiste-t-il. Après les promesses, Abdelmalek Sellal passe aux mises en garde. "Ne vous laissez pas entraîner par les partisans du désespoir, ne croyez pas ceux qui colportent des rumeurs", avertit-il. "À ceux qui sèment le doute sur nous, nous répondons : ‘Hna charika qadra'", assène-t-il sur un ton où semblent se mêler la menace et une déclaration de puissance. Il fallait certainement comprendre que les citoyens, les partis politiques et organisations non gouvernementales, qui agissent pour empêcher l'accomplissement du quatrième mandat, ne sont pas assez forts pour se mesurer aux soutiens du président Bouteflika. L'assurance de l'ex-Premier ministre est inspirée peut-être du déplacement à Alger, en pleine campagne électorale, du secrétaire d'Etat américain aux Affaires étrangères, John Kerry, et de l'émir du Qatar. Deux visites d'Etat qui pourraient être interprétées, à tort ou à raison, comme une caution au maintien d'Abdelaziz Bouteflika dans ses fonctions de premier magistrat du pays. Au demeurant, pour la première fois en onze jours de campagne, Abdelamelk Sellal s'est attaqué frontalement aux autres postulants à la présidentielle, particulièrement Ali Benflis. "Abdelaziz Bouteflika est là et il ne partira pas. Nous, nous ne sommes pas des amateurs du bye-bye." Au terme de son meeting, qui a duré plus longtemps que d'habitude, le directeur de campagne du Président-candidat s'est rendu à la zaouïa Sidi-M'hamed-Ben-Bouziane de Kénadsa chercher visiblement la baraka du saint patron de la région. Là où il va, il se conforme à ce rituel, perpétué par l'homme qu'il représente, Abdelaziz Bouteflika. S. H. Nom Adresse email