La campagne électorale du président sortant, Abdelziz Bouteflika, démarre visiblement au ralenti. Son directeur de campagne et homme de confiance, Abdelmalek Sellal, qui sillonne une nouvelle fois les wilayas pour plaider en sa faveur, ainsi que ses autres partisans peinent, jusqu'à présent, à rassembler les grandes foules. En effet, le troisième meeting animé, hier matin dans la wilaya de Blida par Abdelmalek Sellal, n'a pas drainé beaucoup de monde. Organisé dans une salle omnisports adjacente du stade Mustapha Tchaker, à l'entrée de la ville, le rassemblement n'était pas à la hauteur des meetings qu'animait le candidat Abdelaziz Bouteflika, aujourd'hui absent, durant les campagnes électorales de 2004 et 2009. Ouverte à 9h, la salle ne s'est remplie qu'à moitié vers 11h30. Et cela, en dépit de la mobilisation des jeunes des associations sportives locales, des apprentis de la formation professionnelle et des étudiants de l'UNEA et de l'UGEL. La mise à contribution d'une chanteuse de raï et de Naïma Dziria n'a pas réussi à attirer grand monde. C'est donc dans une salle clairsemée que s'est présenté le directeur de campagne du président-candidat muni d'un court discours, n'ayant pas dépassé une quinzaine de minutes, orienté principalement sur la paix et la sécurité qui sont, selon lui, «l'œuvre de Abdelaziz Bouteflika». Rappelant aux habitants de Blida leurs souffrances des affres du terrorisme, Abdelmalek Sellal leur précise que «c'est grâce à la politique de réconciliation du président Bouteflika qu'ils ont retrouvé le cours ordinaire de leur vie». Il rend hommage dans ce sens à deux anciens dirigeants du MSP décédés, Mohamed Bouslimani et Mahfoud Nahnah, qui «ont eu une attitude courageuse contre le terrorisme». Ce faisant, il s'attaque à ceux qu'il qualifie «de perturbateurs (el mouchaouichine)» et «ceux qui sèment la fitna et le désespoir parmi les populations». «Nous devons être très vigilants à l'égard de ces tentatives, qui visent à affaiblir l'Etat algérien et ouvrir ainsi la voie à l'ingérence étrangère dans nos affaires. Pour toute ingérence, nous réagirons avec la même fermeté que celle que nous avons adoptée pour mater les terroristes à Tiguentourine», lance-t-il. Abdelmalek Sellal énumère par la suite les engagements du président-candidat de «bâtir une république rénovée en Algérie» et de «poursuivre le développement économique du pays, en développant notamment l'agriculture». Comme Abdelmalek Sellal, le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, s'est contenté d'un passage éclair dans la wilaya de Sétif. Ce dernier a animé, hier, un énigmatique meeting dans une salle du complexe omnisports du 8 Mai 1945 ; à moitié vide. Dans son discours qui n'a pas dépassé 9 petites minutes, le patron du FLN, qui est l'un des fervents défenseurs du quatrième mandat, s'est contenté d'exhorter les Sétifiens à participer massivement au scrutin du 17 avril prochain. Il leur a aussi demandé de renvoyer l'ascenseur à Abdelaziz Bouteflika, rien que pour continuer le processus de développement et de consolider, dira-t-il, les réalisations des trois derniers mandats. Le passage de Amar Saadani, faut-il le souligner, n'a pas eu l'écho escompté à Sétif où les citoyens se désintéressent totalement du scrutin. Ils vaquent à leurs occupations sans prêter une grande attention à l'élection présidentielle. Même les permanences des candidats, installées ici et là, ne grouillent pas de monde. En un mot, la campagne peine, du côté de Aïn El Fouara, à attirer les ferveurs des électeurs. C'est la raison, peut-être, pour laquelle le secrétaire général de l'ex-parti unique a dû annuler ses deux autres meetings prévus à El Eulma et Aïn Oulmène.