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Le chant des cigognes 8e partie
Publié dans Liberté le 09 - 04 - 2014

Résumé : La conversation sur le legs et l'héritage de famille s'éternisait. Je me rappelais alors d'un télégramme arrivé récemment, qui annonçait qu'un cousin éloigné de la famille lui léguait tous ses biens en Turquie... Un déplacement en valait la peine.
Djamil sourit :
- Donc, nous sommes réellement les descendants d'une longue lignée.
- Que vas-tu donc croire ? Nous sommes des nobles, Djamil...
- Ah oui ! J'avais oublié...
Le regard courroucé de mon oncle l'empêchera d'en dire davantage. Djamil était comme moi... Simple et modeste. Il n'aimait ni le grand monde, ni cette aristocratie mal placée qui remontait à nos ancêtres, ni ces airs hautains que son père prenait en parlant des siens, comme s'ils étaient les maîtres du monde.
Il me sourit discrètement et j'en fais de même. Nous étions de la même génération, et nous pouvions nous permettre quelques familiarités, sans complexe. Après tout, nous étions cousins.
Mon oncle Wahid reprend, en s'adressant à ma mère :
- Vois-tu, Nafissa, malgré l'éloignement et un contact fort irrégulier, notre famille ne nous a pas oubliés. Si demain je me rends en Turquie, je suis certain d'être reçu comme un pacha.
- Plutôt comme un bey, papa.
Djamil avait lancé cette boutade sans réfléchir. Mais c'était compter sans la colère de mon oncle. Il fusillera son fils du regard, puis s'approchera de lui avant de lui flanquer une paire de gifles sonnantes :
- Ce n'est pas parce que tu es avocat que tu vas défier mon autorité. Tant que tu es sous mon toit, je ne tolère aucun écart de ta part. Ni envers moi ni envers ta mère ou quelqu'un d'autre.
Ma mère avait suivi la scène d'un air médusé. Elle se lève et tire son frère par le bras :
- Voyons, Wahid, fallait-il en arriver là ? Djamil plaisantait...
- Ses plaisanteries sont de mauvais goût Nafissa... Il se prend pour un homme avisé et cultivé... Tu te rends compte... Il se moque de moi... ! Moi ! Son propre père !
Djamil, qui se tenait toujours devant la cheminée, n'avait pas réagi. Il s'était contenté de porter la main à sa joue droite, puis avait pris un mouchoir pour essuyer son nez qui saignait.
Ma mère s'approche de son neveu et lui prend le bras :
- Demande des excuses à ton père, Djamil.
- Pourquoi donc tante Nafissa ? Qu'ai-je fais de mal ?
- Rien peut-être, mais tu connais le caractère de ton père... Il n'aime pas qu'on lui tienne tête.
- Eh bien non ! Je ne ferai pas d'excuses... Ton frère rêve encore... Il pense encore récolter quelque "titre ottoman" peut-être... Il est arrogant et aime se targuer d'appartenir à une longue lignée de nobles, et je ne sais quoi encore... Il oublie que le monde a évolué, et que nous sommes aujourd'hui à l'orée d'une nouvelle ère... Que l'aristocratie n'a plus lieu d'être et que nous ne sommes plus à l'époque des pachas.
Ma mère soupire et me lance un regard suppliant. Je me lève alors et tire Djamil par le bras :
- Allons, calme-toi, mon cher cousin... Ne veux-tu pas faire quelques pas avec moi dans le jardin ? Le temps est printanier et l'air est très doux. Cela te fera du bien et calmera tes nerfs.
Djamil s'adoucit. Il prend ma main et la garde dans la sienne, alors que je le précédais vers la grande porte-fenêtre qui donnait sur l'extérieur.
- Allez... Montre-moi où tu avais accroché la cage dorée des pigeons...
Il sourit :
- Tu es un ange Narimène... A la pensée de ce qui vient de m'arriver, je me sens comme lessivé... Mon propre père me prend encore pour un gosse... Il s'estime en position de dire des balivernes... Qui est encore bey ou pacha de nos jours ?
- Peut-être encore quelques familles conservatrices...
- Même pas... Nos ancêtres nous ont légué des titres qui n'ont plus lieu d'être à notre époque... Le ridicule ne tue pas... Papa est l'héritier du "trône". Grand-mère lui a légué son caractère, son avarice et ses complexes de supériorité.
- Calme-toi donc... Ne veux-tu pas nous accompagner, maman et moi, à la maison ? Cela te changera, et tu pourras discuter avec papa et Kamel... Au fait, Kamel vient de rentrer d'Italie... Il a ramené de la lecture et des brochures de voyage. Cela pourrait t'intéresser...
Djamil pousse un soupir avant de m'attirer vers lui et de m'embrasser sur les joues :
- Tu es un ange... un ange, Narimène... Ta voix est si douce, et ton caractère est formidable. Tu sais dominer tes nerfs, et ta sérénité me pénètre comme un baume bienfaisant... J'aimerais bien passer la soirée chez vous, les Nabti...
- Non, pas la soirée... Tu passeras la nuit... Tu n'es pas un étranger...
Il fronce les sourcils :
- Que va penser papa ? Que j'ai fui la maison ?
- Il pensera ce qu'il voudra... De toute façon, c'est toi l'héritier légitime de ses biens... Que tu sois à ses côtés ou loin de lui, c'est tout pareil.
- Je ne veux rien de cet héritage de malheur... Ce qu'il ne veut pas comprendre, c'est qu'il n'est pas juste envers ses sœurs... Il leur jette des miettes... Elles sont lésées dans leurs droits, et il ose encore espérer hériter de ce parent éloigné, qui est mort sans descendance, et qui nous lègue ses biens.
- Ce n'est pas ton problème. Laisse-le faire comme il l'entend... Alors... tu acceptes mon invitation ?
(À suivre) Y. H.
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