Parmi les maladies à transmission vectorielle, la leishmaniose et le paludisme continuent de sévir dans de nombreux endroits et sont en passe de devenir de véritables problèmes de santé publique. C'est le constat qui a été fait par des spécialistes, à l'occasion d'une journée d'information et de sensibilisation organisée à l'université Yahia-Farès, jeudi, par la direction de la santé et de la population de la wilaya de Médéa, sur le thème des maladies vectorielles retenu par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Principalement axée sur le paludisme et la leishmaniose, compte tenu du risque que ces maladies représentent pour les populations de certaines régions du pays, l'intervention consacrée au sujet par Dr Benkortebi, infectiologue, a fait ressortir la réémergence de la malaria à Tamanrasset, alors que cette maladie a été entièrement éradiquée en 1975, après une campagne de lutte lancée en 1968. Considérés comme provoqués par des cas importés, 3 foyers ont été identifiés après le traitement de sujets atteints suite à des séjours à l'étranger, notamment au Niger voisin. Le spécialiste indiquera que des cas autochtones de paludisme ont été enregistrés dans la région de Ghardaïa, provoqués par des anophèles locaux vivant dans les eaux stagnantes. La leishmaniose cutanée est celle qui a fait beaucoup de ravages dans les zones steppiques et des Hauts Plateaux, elle a même été endémique et fait quelque 30 000 cas en 2005. Provoquée par la piqûre du phlébotome femelle hématophage, elle laisse des cicatrices indélébiles sur le sujet atteint. En outre, l'on fait savoir qu'il est recensé 400 espèces de moustiques anophèles, 60 sont capables de transmettre le paludisme, dont 4 espèces existent au Nord et au Sahara central, proliférant dans les eaux à forte salinité. Ce qui fait dire au professeur Lachehab, de la faculté de médecine de Sétif, qu'il faudrait que les touristes algériens se fassent conseiller sur le pays étranger de leur destination afin de se prémunir contre tout risque de maladie. La prolifération du vecteur femelle de la leishmaniose cutanée, dont le chien et les rongeurs sont les principaux réservoirs, est aussi favorisée par l'existence de certains facteurs liés à la mauvaise gestion des déchets urbains et l'urbanisation non contrôlée sur des terrains situés à proximité de terriers de rongeurs. Le programme de lutte contre la leishmaniose cutanée a permis de réduire l'incidence de la maladie qui est passée de 30 227 cas en 2005 à 6758 cas en 2013 par la méthode d'aspersion insecticide à effet rémanent et l'utilisation d'appâts empoisonnés. Selon les statistiques fournies par Pr Harrat, la wilaya de Médéa, où il a été recensé 1803 cas en 2005 répartis à travers 10 communes localisées dans le sud-est, le chiffre a été réduit à 81 cas en 2013, même si des cas ont été sporadiquement observés dans les communes de Tablat et de Médéa, situées au nord. M E B Nom Adresse email