La campagne vient de s'achever sur un goût d'inachevé avec une guerre de communiqués entre deux candidats : le Président sortant, Bouteflika, et Benflis. Une façon de donner du piment à une confrontation, jusque-là, assez terne, sans faits saillants notables, aussi bien dans les discours que dans le marketing organisationnel de la manifestation, si bien que la fièvre attendue en pareil moment a laissé place à l'indifférence. Mais les accusations qui fusent à la dernière minute risquent d'envenimer une situation que d'aucuns voient incertaine le jour d'après. Ce que le citoyen appréhende avec cette montée dans l'échange des mots entre deux parties. Situation à prendre au sérieux, puisque le Président, à ce jour silencieux, s'en est remis à un hôte étranger venu lui rendre une visite de courtoisie. Cette sortie inattendue du président Bouteflika montre à quel point est grand le danger que constitue son rival, qui le talonne au coude à coude. Et c'est la première fois dans les annales des élections présidentielles que l'on aborde l'idée d'un second tour et que l'on oublie les scores à la Brejnev. En résumé, la partie s'annonce si difficile que la chasse aux autres niches de l'électorat est prise au sérieux, du côté des abstentionnistes et, surtout, de celui qui occupe les réseaux sociaux. Un monde à part qui prend de l'ampleur, de jour en jour, mais difficile à capter à cause d'un discours dans lequel cette génération ne se reconnaît pas. Ayant épuisé le temps imparti et vendu leur projet pour l'Algérie, les candidats n'ont qu'à attendre le verdict des urnes pour cette épreuve historique, différente, par plusieurs aspects, des précédentes, à commencer par les boycotteurs qui se sont imposés comme une autre voix, et cette nouvelle donne constitutive d'une société civile, sans aucune appartenance aux partis existants. Ce qui est souhaité, c'est que le choix de l'électeur soit respecté pour éviter des occupations de rues qui ne profiteront à personne. O. A [email protected] Nom Adresse email