Le destin des six candidats à la présidentielle du 17 avril est désormais entre les mains des électeurs appelés à rendre leur verdict jeudi afin de "contrer la fraude" et préserver la stabilité nationale, a souligné lundi la presse nationale. Les journaux ont également annoncé le début lundi des opérations de vote dans les 167 bureaux itinérants à l'intention des nomades de dix wilayas du sud du pays et la poursuite du vote de la communauté nationale à l'étranger. Pour El Massa, la campagne électorale entamée le 23 mars a pris fin dimanche sur l'enjeu d'une forte participation au scrutin et il ne reste aux six candidats qu'à attendre le "verdict des urnes". Au dernier jour de la campagne, les prétendants à la magistrature suprême ont appelé les électeurs, selon Echaâb, à une "forte participation au scrutin et ne pas donner aux ennemis du pays et qui appellent au boycott l'occasion de semer la zizanie et de provoquer des troubles dans une tentative de le déstabiliser et de porter atteinte à son unité et à sa stabilité". "Pour un vote massif" titre de son côté El Moudjahid en Une. Dans un commentaire, il note que "les candidats sont désormais face aux citoyens et aux 23 millions d'électeurs inscrits appelés à exprimer leur choix jeudi prochain". La campagne a pris fin et il ne reste qu'à attendre le verdict des urnes, soutient Horizons pour qui celle-ci a été "particulièrement chaude" et, malgré quelques "dépassements", le calme a régné à travers l'ensemble du territoire national durant les trois dernières semaines. Dans un commentaire, le même journal attribue le "succès" de la campagne à un "ensemble de facteurs positifs qui sont de nature à consolider durablement le processus démocratique en Algérie", à savoir "la neutralité de l'administration et les candidats qui ont su faire preuve d'un sens de responsabilité". Plusieurs journaux ont évoqué à la bipolarisation de la compétition entre les candidats Abdelaziz Bouteflika et Ali Benflis surtout aux derniers jours de la campagne. "Bouteflika-Benflis: la guerre des mots" (Liberté et le Soir d'Algérie), "Fin d'une campagne tendue" (La Tribune), "La présidentielle sous haute tension" (L'Expression), "Fin de campagne sous haute tension" (El Watan) sont les principaux titres de Une de ces journaux consacrés à l'événement. Pour l'éditorialiste de Liberté, "la campagne électorale vient de s'achever sur un goût d'inachevé avec une guerre de communiqués entre deux candidats: le président sortant, Bouteflika, et Benflis. Une façon de donner du piment à une confrontation, jusque-là, assez terne, sans faits saillants notables". El Khabar évoque une ultime journée "folle" marquée par un échange d'accusations "graves" entre les candidats à la présidentielle à propos de l'utilisation "illégale" des moyens de publicité politique. El Watan revient sur les derniers meetings de Ali Benflis et de Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat Bouteflika et l'échanges d'accusations entre les deux parties, à travers des communiqués. Il se penche également sur la récente déclaration du président de la République qui s'est prononcé sur le déroulement de la campagne électorale. "72 heures avant le jour décisif" titre en Une Echorouk El Yaoumi, notant que le dernier mot revient maintenant au peuple qui aura à se prononcer jeudi. "La campagne a enregistré des appels à la sagesse, au calme et à la préservation de la stabilité nationale pour contrer les rumeurs destinées à créer chez des citoyens fiers de leur pays et aspirant à vivre en paix et dans la quiétude, une panique sur l'après 17 avril", résume le même journal. "La campagne électorale a pris fin officiellement hier. Elle a été marquée par une forte bipolarisation entre les partisans du président sortant, en course pour un 4e mandat, et ceux de Ali Benflis. Cette bataille hargneuse qui a largement éclipsé les autres candidats se termine dans l'échange d'invectives et d'accusations", relève de son côté le Quotidien d'Oran. La Tribune parle d'une fin de campagne "marquée d'échanges très vifs entre les camps des deux principaux candidats, qui fait craindre à certains observateurs l'après 17 avril". "En dépit de l'effort des quatre autres candidats, cette campagne électorale, comme celle de 2004, a connu une bipolarité qui a capté l'attention et nourri des craintes tant le duel a été émaillé d'incident", écrit le même journal dans un commentaire. Le soir d'Algérie parle d'une campagne "diffuse au début, bipolaire au finish" alors que l'Expression évoque un "véritable bras de fer" engagé entre le "candidat favori" M. Bouteflika et son ex-chef du gouvernement Ali Benflis pour ravir, jeudi prochain, les suffrages des électeurs.