Aujourd'hui, les urnes décideront d'une nouvelle cartographie du paysage politique ; du moins, c'est ce qui est espéré par tous. À moins que cette échéance ne soit qu'un remake des précédentes élections et que le changement de gouvernance et de mentalité devra encore attendre des jours meilleurs ou une situation d'impasse qui imposera un véritable changement. Pour le rendez-vous d'aujourd'hui, au vu des prestations de la plupart des partis en lice, des discours de campagne grandiloquents par le verbe, mais vides par la substance, le peu d'engouement relevé auprès des citoyens même dans les petites communes, il y a un grand absent : le vocable proximité. Maître mot, s'il en est. Toutes les communes d'Algérie connaissent des difficultés, certaines plus que d'autres, mais chaque commune a ses priorités qui vont de l'acquisition d'un transport scolaire à l'ouverture d'une crèche ou d'un marché local. On a rarement entendu les candidats axer leurs discours sur ces attentes immédiates et urgentes des citoyens de leur circonscription. Le discours est essentiellement partisan ; le candidat prisonnier des positions politiques ou idéologiques de son parti. Tout devient alors édulcoré et fait fuir les électeurs, persuadés d'être pris pour des dindons de la farce, qui vont ainsi grossir le rang de ce plus grand parti d'Algérie : celui des abstentionnistes. L'autre côté de la médaille n'est pas aussi reluisant : celui de l'administration qui demeure omnipotente pour tout ce qui est prise de décision. La déconcentration n'existe que dans les textes et dans les faits ; même un wali prend ses ordres d'Alger et quelquefois du sérail qui l'a coopté. Quant à la décentralisation, elle reste juste un mot. Un simple mot, puisque les élus des communes et des wilayas sont invités à être des copies conformes des élus nationaux, à savoir les députés. En un mot, les personnes nommées par le pouvoir central écrasent de toute leur impuissance et parfois de leur ignorance de la réalité du terrain les personnes passées par les urnes. Alors vote ou pas vote ? Pour certains, ce sera une formalité teintée d'optimisme ou de naïveté, mais pour les autres, il s'agit plutôt d'un message significatif de leur rejet de la gouvernance en cours depuis l'Indépendance gangrenée déjà au sommet. O A [email protected]