Le résultat du scrutin annoncé par le ministère de l'Intérieur, les partisans d'Ali Benflis — sorti vaincu de cette élection par l'actuel locataire d'El-Mouradia — ont fait preuve de maturité politique et n'ont affiché aucune rancune envers le camp opposé. De leur côté, les pro-Bouteflika se sont faits discrets en fêtant leur victoire, notamment dans les régions acquises pour l'ex-chef de gouvernement, à l'instar de Batna-centre. Cependant, la réélection du Président-candidat a été marquée par des festivités qui ont duré jusqu'au petit matin dans d'autres localités, telles que Barika et Bitam. En effet, Ali Benflis, principal rival du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à la magistrature suprême, même s'il n'a pas été donné favori lors de cette échéance électorale au niveau national, a remporté, sans surprise, la majorité des voix des électeurs inscrits à travers les 61 communes que compte la wilaya de Batna. En effet, l'ex-chef de gouvernement a obtenu plus de 51% des voix, devant le Président réélu pour la quatrième fois, Abdelaziz Bouteflika, lequel a, malgré les manifestations et les sit-in hostiles au 4e mandat, réussi à avoir 38% des suffrages, suivi de l'autre enfant de la région, Abdelaziz Belaïd avec 7%. L'effervescence constatée pendant les quelques jours qui ont précédé le 17 avril, et où la majorité des Batnéens voyaient déjà Ali Benflis président de la République, a disparu dès l'annonce des premières estimations qui donnaient pour gagnant son principal rival, à savoir Abdelaziz Bouteflika. Découragés, dépités ou tout simplement indifférents, les pro-Benflis sont subitement revenus à la réalité, même si leur candidat a remporté les suffrages dans son fief, chose que bon nombre d'entre eux considèrent comme une consolation. Cependant, on retiendra de ce scrutin décisif pour le pays une abstention électorale considérable. Puisque la wilaya de Batna a enregistré seulement un taux de participation estimé à 42,27 pour cent d'électeurs. Ainsi, la campagne électorale houleuse n'a finalement pas incité les réticents à réviser leur position. Leurs voix n'ont donc basculé vers aucun des candidats en lice. D'ailleurs, c'est ce que ne cessaient de répéter les manifestants des multiples marches et sit-in observés, durant la campagne électorale, à Batna-centre, qui ont clairement fait comprendre qu'ils ne soutenaient aucun des candidats. Et les rumeurs accusant les partisans de Benflis de vouloir acquérir à leur cause la sympathie des habitants de la région ne se vérifient pas. La faible affluence des électeurs confirme plutôt le contraire. Mais la réticence des citoyens à rejoindre les bureaux de vote n'est certainement pas due au seul désintéressement de la vie politique, mais aussi à une sorte de psychose qui a gagné une bonne partie de la population. Des rumeurs avaient alimenté les discussions, un climat de tension se faisait sentir. On craignait le pire. Certains parlaient, se mémorisaient même la décennie noire. On craignait le pire. Bon nombre de citoyens se sont rués sur les denrées alimentaires et ont préféré rester chez eux pendant ce jour férié, permettant une circulation inhabituellement fluide. L. M Nom Adresse email