Tous les fonctionnaires de la cour de justice de Tizi Ouzou et de tous les tribunaux de la wilaya ont débrayé hier. Cette journée de protestation intervient après de longues années de silence, et au moment où le marasme a atteint ses limites. La cour ainsi que tous les tribunaux étaient paralysés et les fonctionnaires du ministère de la Justice, rencontrés devant la cour de Tizi Ouzou, en avaient ras le bol. Les revendications transcrites dans une plate-forme transmise à notre rédaction témoignent de l'ampleur de la “misère” et énumèrent les problèmes liés au statut, au salaire, au plan de carrière… Il est d'abord demandé la dissolution du syndicat qui ne représentait auparavant que les greffiers, pour s'élargir à tous les fonctionnaires de la cour. Ensuite, il est exigé l'augmentation des salaires à raison de 50% (du salaire de base) pour tous les fonctionnaires, la prime de souveraineté, l'augmentation de la prime de rendement, un vrai statut pour les greffiers, la titularisation des agents de sécurité, la revalorisation du statut du fonctionnaire de la justice et l'intégration des fonctionnaires qui travaillent dans le cadre de l'emploi de jeunes. S'agissant de ce dernier cas, la majorité est rémunérée dans le cadre de l'emploi de jeunes (37 uniquement pour la cour de Tizi Ouzou, sans compter les tribunaux), depuis l'ouverture de la cour en 1996. Cela fait sept mois qu'ils n'ont pas perçu de salaires et des années qu'ils attendent d'être titularisés. Les agents de sécurité, quant à eux, touchent moins de 7 000 dinars. “La grève concerne tous les fonctionnaires de la justice, de la femme de ménage au greffier divisionnaire”, nous ont informés des contestataires. “Nous sommes des misérables, nous lance un autre fonctionnaire indigné. Nous touchons des salaires misérables, nous n'avons pas de statut, pas de logement ni de cantine !” Une assemblée générale devait se tenir et un préavis de grève devrait être déposé dans 20 jours, suite auquel une grève générale illimitée serait enclenchée. K. S.