Les intendants et les corps communs ont débrayé hier. Les enseignants boycotteront tout travail en relation avec les examens. Rien ne va plus dans le secteur de l'éducation à Tizi Ouzou. En témoignent les grèves à répétition. Après les enseignants, c'est au tour des intendants et autres corps communs de débrayer hier. La revendication n'est autre que l'augmentation des salaires. Pour crier leur colère, ils étaient des centaines au rassemblement organisé dans la même journée devant l'académie. “Nous ne comprenons pas notre exclusion du bénéfice de toutes les indemnités accordées lors de la dernière bipartite. L'UGTA nous a trahis”, s'indignent les grévistes qui n'excluent pas l'éventualité de recourir à d'autres actions “plus rigoureuses” pour se faire entendre. La protestation des corps communs du secteur de l'éducation intervient au moment où les enseignants syndiqués au SETE (UGTA) haussent le ton, en décidant de boycotter tout le travail administratif en relation avec les examens (notes, bulletins, conseils de classe...) et de procéder à l'occupation permanente de la Direction de l'éducation. Un sit-in devant le ministère de l'Education est également prévu. Dans une déclaration, le Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (SETE) dénonce “l'attitude criminelle du ministre de l'Education qui a tourné le dos délibérément à la situation très grave que vivent les travailleurs de notre wilaya, malgré les multiples signaux de détresse et les incessants appels à une prise de conscience lancés depuis des années”. Le SETE s'en prend également au SG de la FNTE pour son “immobilisme et l'inertie que rien ne justifie”. Le SETE rappelle enfin ses revendications : l'assainissement réel et immédiat de la DE, l'augmentation conséquente des salaires, l'élargissement de l'indemnité octroyée aux enseignants à l'ensemble des travailleurs du secteur ainsi que l'augmentation de leur prime de rendement de 10 à 20%. Par ailleurs, les fonctionnaires de l'université Mouloud-Mammeri ont repris le travail, hier, après 23 jours de grève. Certaines doléances auraient été satisfaites à l'échelle locale, mais d'autres revendications ont été soumises au ministère de tutelle. COLLECTIF DES ETUDIANTS DEMOCRATES DE L'UNIVERSITE DE TIZI OUZOU “Halte à la violence dans les campus !” Les derniers incidents qui ont eu lieu dans certains campus du pays ont fait réagir hier le Collectif universitaire des étudiants démocrates (Tizi Ouzou). Dans une déclaration, le CUED constate que, “depuis quelques mois, l'université algérienne vit au rythme d'une agitation islamiste des plus intenses allant d'un simple acte de sabotage de réunions à la liquidation physique d'étudiants”. Le CUED accuse “les adeptes des syndicats islamo-nationalistes, qui continuent à régner en vrais dictateurs dans nos campus et cités, d'être” les instigateurs de cette violence. Les rédacteurs de la déclaration relèvent avec inquiétude “la transformation d'espaces pédagogiques en lieux d'endoctrinement et de recrutement du courant islamiste, sans que l'administration universitaire souffle mot”. Et d'ajouter : “Cette fuite en avant augure, certainement, une nouvelle étape de compromission avec l'islamisme et risque de créer l'irréparable dont seuls ces nervis islamistes et l'administration assumeront les conséquences.” Enfin, le CUED appelle les étudiants à se mobiliser pour “mettre en échec la déferlante islamiste”. A. T.