L'évaluation des résultats des différents examens scolaires officiels et autres évaluations trimestrielles des élèves des trois cycles ont permis de mettre le doigt sur les principales matières qui freinent le cursus scolaire de nombreux élèves. Deux matières, à savoir les mathématiques et la langue française, sont pointées du doigt par les pédagogues. Nombreux sont les élèves qui ne réussissent même pas à arracher le quart de la note. Pour la langue française, les difficultés n'épargnent aucun cycle et aucune région du pays. Il est vrai que la région du Grand Sud est classée en queue de liste, mais les rapports d'évaluation ont démontré que l'assimilation de la langue de Molière par les enfants est de plus en plus difficile. De l'avis même de certains enseignants, "l'école publique algérienne forme des élèves qui ne maîtrisent même pas leur langue maternelle". Question : à qui la faute ? Au système pédagogique ? À l'enseignant ? À l'élève ? Une chose est sûre, l'enseignant a une grande responsabilité dans cette situation. En témoigne le fait que nombreux sont les enseignants qui n'hésitent pas à "arabiser" le français. Les cours censés être prodigués dans la langue de Molière sont assez souvent expliqués en arabe. Le volume horaire consacré à la matière ne permet guère une longue pratique qui aboutirait à l'amélioration du niveau des élèves qui, une fois en classe d'examen, n'ont d'autres choix que de se tourner vers les cours particuliers. Cela dit, le ministère de l'Education nationale compte prendre les choses en main et changer la situation. Et le changement pour la tutelle passe par l'enseignant, voire le niveau de l'enseignant de la langue française. Un niveau à revoir et à parfaire pour qu'ils puissent à leur tour mieux l'inculquer à leurs élèves. Quoi de mieux que de confier cette mission à des experts français auteurs de recherches et d'études dans le domaine de l'enseignement des langues étrangères. En effet, des experts français viendront à la rescousse du département de Baba Ahmed en assurant des cycles de formation au profit d'enseignants de français. Un plan de formation continue élaboré par la tutelle au profit de 3 000 enseignants du cycle secondaire sera lancé aujourd'hui. Cent enseignants formateurs de la langue française dans le cycle secondaire et 20 inspecteurs pédagogiques bénéficieront du 4 au 11 mai prochain à l'Ecole normale supérieure de Bouzaréah de cycles de formation. Selon le communiqué du département de tutelle, "cette formation sera élargie au reste des enseignants de cette langue pour consolider leurs connaissances". Elle se basera sur divers supports pédagogiques, à savoir les CD-Rom, les visioconférences, les plateformes numériques et les méthodes classiques, telles que la simple écriture. La formation, explique encore le document du MEN, est axée sur quatre critères, notamment la nouvelle vision des modes d'évaluation et d'appréciation. La formation, qui sera assurée par des experts français, "contribuera à l'amélioration de l'enseignement de la langue française par les enseignants par l'utilisation dans leur salle de classe des meilleurs moyens et outils" à même de permettre une meilleure assimilation par les élèves. Le ministère de l'Education nationale s'engage enfin à élargir ces cycles de formation aux autres matières enseignées, notamment les mathématiques, la physique, l'informatique... "en vue d'améliorer la pratique pédagogique et consacrer le principe de la formation continue afin de s'adapter aux nouveautés pédagogiques et d'actualiser ses connaissances". M. B. Nom Adresse email