L'objectif de Belmokhtar aurait été double s'il avait pu mener son action jusqu'à son terme. Il s'agissait de s'emparer de l'ambassade et de prendre en otage le personnel afin de pouvoir l'échanger contre les trois terroristes faits prisonniers lors de l'opération de Tiguentourine. Les Signataires par le sang, le groupe refondé par Mokhtar Belmokhtar, dit Belaouer (le borgne), après l'intervention française au Mali, serait, selon des sources, derrière la tentative d'enlèvement qui a visé le personnel diplomatique de l'ambassade d'Algérie en Libye. N'était la vigilance des services de renseignement informés, selon des sources, par leurs homologues américains de l'imminence de l'attaque, qui ont rapidement évalué la menace, et la réaction rapide des éléments des forces spéciales, dépêchés depuis l'aéroport de Boufarik, qui ont exfiltré les diplomates, on aurait assisté à un remake de l'enlèvement de nos diplomates en Irak et au Mali (Gao). Les forces spéciales ont évacué les diplomates qu'ils ont escortés jusqu'à l'aéroport où les attendait un avion militaire. Profitant du chaos qui règne en Libye depuis la chute de Kadhafi, les groupes terroristes, notamment l'alliance Mujao-Les Signataires par le sang, ont trouvé refuge dans le sud-est du pays déjà conquis par le groupe local Ansar Echaria, un climat propice pour leur reconstitution après les pertes subies lors de l'intervention française et un lieu sûr pour créer des camps d'entraînement. Le groupe de Belaouer voulait, vraisemblablement, rééditer le coup d'Ansar Echaria libyen qui a réussi l'enlèvement du diplomate jordanien libéré contre la libération d'un terroriste libyen détenu dans ce pays. L'objectif de Belmokhtar aurait été double s'il avait pu mener son action jusqu'à son terme. Il s'agissait, en premier lieu, de s'emparer de l'ambassade et de prendre en otage le personnel afin de pouvoir l'échanger contre des terroristes détenus dans les prisons algériennes. Il s'agit, notamment, des trois terroristes faits prisonniers après l'opération de Tiguentourine (In Amenas). Outre ce chantage faisant partie du mode opératoire des terroristes, il s'agit également pour Mokhtar Belmokhtar de se placer avec cette opération en leader dans la région après l'élimination de son rival, le sanguinaire Abou Zeïd de la phalange Tarek-Bnou-Zyad, dans la région de Kidal. Les tentatives de fédérer les différents groupes terroristes opérant dans la sous-région a toujours buté contre des divergences quant au leadership et au partage des butins. Tout comme ils divergent sur les cibles. De ce fait, chaque groupe agit en autonomie ciblant indifféremment des forces de sécurité, des populations civiles ou des institutions. Malgré les tentatives du Mujao de s'imposer, dès sa création, par des actions spectaculaires, (camp de Rabonni, attentats contre les commandements de la gendarmerie à Tamanrasset et Laghouat, qu'il a revendiqués), le groupe de Belmokhtar s'est illustré par l'attaque du site gazier de Tiguentourine qui se voulait une démonstration de force et un avertissement à la fois pour l'Algérie et les autres groupes rivaux. Il avait perdu dans cette opération la majorité de ses lieutenants ; échec qu'il veut rattraper en s'attaquant, de manière aussi spectaculaire, à l'ambassade d'Algérie à Tripoli. Mais cette fois, les services de renseignement et de sécurité ont réagi au bon moment pour déjouer cet acte. Les services algériens ont, cette fois-ci, fait une belle démonstration de leur capacité de "prévention" et d'anticipation et de réaction qui sont les principales clés de la lutte contre le terrorisme. Cela dit, la menace demeure tant que la situation est chaotique en Libye où les groupuscules ont trouvé refuge, et la situation instable au Mali. D B Nom Adresse email