C'est un Abderrezak Makri très critique qui s'est exprimé, hier, à l'occasion d'une conférence nationale des cadres du MSP, pour rejeter les réformes politiques proposées par le président Bouteflika. De la révision constitutionnelle au dernier Conseil des ministres, en passant par la désignation des membres du gouvernement Sellal II, qu'il qualifie d'"Exécutif de récompense et non pas de compétences", le chef du MSP juge qu'aucun projet ne mérite d'être pris au sérieux. Pour lui, ce n'est que de la poudre aux yeux tant que, rappelle-t-il, Bouteflika ne fait que réitérer les mêmes promesses qu'il avait déjà tenues successivement en 1999, en 2004 et en 2009. "Qu'est-ce qu'a fait Bouteflika durant ses 15 ans de règne ?" Telle est, aujourd'hui, la vraie question, selon M. Makri, qui, au nom de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD), tourne d'ores et déjà le dos à l'offre de Bouteflika à la classe politique. "Aujourd'hui, c'est illogique et inacceptable de croire en les mêmes promesses déjà faites, par le passé, par le même Bouteflika, et qui n'ont jamais été tenues", commente M. Makri, rappelant au passage l'échec des réformes politiques engagées, en 2011, par le chef de l'Etat. Il vilipendera notamment la fameuse commission Bensalah qui était en charge de mener les consultations avec différents acteurs politiques dont le MSP, alors sous la houlette d'Abouguera Soltani que M. Makri prendra à témoin à cette occasion. Présent à la rencontre d'hier aux côtés des membres de la CLTD dont les présidents du RCD et de Jil Djadid, en l'occurrence Mohcine Belabès et Sofiane Djilali, l'ex-chef du MSP essuiera même quelques critiques de M. Makri. "Avant le 5e congrès du parti, tout le monde reprochait au MSP d'avoir toujours composé avec le pouvoir, mais depuis, tout le monde aura remarqué notre basculement dans le camp de l'opposition. Aujourd'hui, nous sommes fiers d'appartenir à l'opposition dont la noble mission est de travailler pour l'intérêt de notre pays", soutient-il. Cette fléchette encaissée, M. Soltani sera d'ailleurs le premier à quitter, presque sur la pointe des pieds, la salle des conférences de la mutuelle des travailleurs des matériaux de construction de Zéralda, juste après le discours inaugural prononcé par M. Makri. Bref. Pour Makri, après les réformes politiques de 2011 ayant été "vidées de leur substances", aujourd'hui, il est "inutile" de refaire le même travail. "À quoi sert d'aller remettre au même pouvoir les mêmes propositions que nous avions déjà soumises en 2011. À l'époque, nous avions proposé, entre autres, l'instauration d'un régime parlementaire et l'élargissement du champ des libertés. Mais, toutes nos propositions et celles des autres partis d'opposition étaient mises au placard. Alors, pourquoi y aller encore aujourd'hui ?" se demande le chef du MSP confirmant, de fait, la non-participation de la CLTD aux consultations qu'engagera bientôt Ahmed Ouyahia autour de la révision de la loi fondamentalement. M. Makri ne ratera pas, bien sûr, la rencontre d'hier, pour aborder la conférence nationale pour la transition démocratique que prépare la CLTD, et qu'il veut ouverte à toutes les voix d'opposition, y compris les militants du FIS dissous, susceptibles d'enrichir le débat à même de peaufiner une réelle plate-forme politique de "sortie de crise". Il indiquera, à ce titre, que les représentants de la CLDT venaient déjà de rencontrer, entre autres, deux anciennes figures de l'ex-FIS, en l'occurrence Ali Djeddi et Kamel Guemazi... F A Nom Adresse email