Les développements que connaît l'entourage de l'Algérie, notamment la situation interne en Libye et au Mali, inquiètent l'Algérie. Elle est préoccupée par "les développements en Libye", de l'aveu du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamara, qui en a fait part lors de la rencontre, jeudi à Lisbonne, au Portugal, de la 11e Conférence des 5+5. "L'Algérie suit avec une profonde préoccupation les développements en cours en Libye", a-t-il déclaré, ajoutant que "les autorités du pays participent à de larges consultations officieuses avec différents parties et partenaires", selon l'envoyé spécial de l'APS. Rappelant le sacro-saint principe de non-ingérence dans les affaires internes des autres pays, M. Lamara a indiqué que pour autant, l'Algérie "est pleinement attentive à une situation d'instabilité et d'insécurité qui inflige de lourdes épreuves au peuple libyen et qui engendre des défis multiples pour les pays voisins de la Libye". L'Algérie, à l'instar d'autres pays, a pris des dispositions préventives devant la menace que font peser les milices islamistes contre les étrangers en Libye. Elle a rapatrié son personnel diplomatique, les cadres de Sonatrach, fermé les trois passages frontaliers et décidé la suspension des liaisons aériennes entre Alger et Tripoli desservies par Air Algérie. Les contacts avec les autres pays voisins de la Libye, la Tunisie et l'Egypte, ont donné des résultats similaires : alerte aux frontières et renfort militaire étant donné la détérioration de la situation dans ce pays et les risques d'incursion des milices djihadistes qui accusent ces trois pays de soutenir l'opération "dignité" menée par l'ex-général Haftar. Pourtant, l'Algérie a prôné et continue de prôner les solutions politiques qui sont à même de favoriser des transitions "softs" et démocratiques dans les pays de la région qui connaissent des bouleversements "sanglants" mais sont en phase de préparation de leurs transitions. Il s'agit, pour le chef de la diplomatie algérienne, d'accompagner ces pays pour leur stabilisation et le parachèvement de leurs édifices institutionnels et leur construction. Même souci et préoccupation pour ce qui se passe au Mali avec la reprise des armes par le MNLA qui occupe, désormais, deux grandes villes du Nord après des affrontements avec l'armée malienne. Cela intervient au moment où Alger s'apprête à abriter les premiers pas du dialogue inclusif réclamé à la fois par Bamako et les groupes rebelles du Nord. Qu'est-ce qui a pris le MNLA de violer l'accord tacite sur la trêve, ses engagements pour le dialogue et de recourir aux armes ? Des comptes rendus de presse ont fait état d'alliance entre le MNLA et un groupe terroriste dans les combats contre l'armée régulière stationnée dans le Nord. Ce qui rend la situation plus complexe. Car elle remet les groupes terroristes sur la scène alors que l'intervention française et la mission onusienne ont réussi à réduire considérablement leurs capacités de nuisance. Ils pourraient trouver refuge dans cette zone confuse après l'isolement de la Libye et l'offensive promise par le général Haftar à Benghazi où se seraient refugiés le Mujao et El-Mourabitoune après leur défaite dans l'Azawad. Et le risque de repartir à zéro n'est pas à écarter avec la menace que cela fera peser encore sur toute la région. D B Nom Adresse email