La réussite de la transition exige la mise en place de trois mécanismes : un gouvernement d'union nationale, une instance indépendante et permanente chargée de l'organisation des élections et un débat franc sur les questions sociétales fondamentales telles que la corruption, l'impunité, etc. Pour sortir de l'"impasse historique" dans laquelle l'a précipitée le système politique en place depuis 1962, l'Algérie n'a pour "ultime choix" que d'organiser une période de transition qui rassemblera tous les acteurs politiques et sociaux sans exclusive. C'est là, en gros, l'idée défendue hier par Me Hakim Saheb, secrétaire national du RCD chargé de la réforme de l'Etat, et Ouamar Saoudi, secrétaire national du même parti chargé de l'économie. Pour Hakim Saheb, le bilan des régimes qui se sont succédé à la tête du pays est désastreux (déliquescence de l'Etat, discrédits des institutions, régression sociale, marasme économique, délitement du tissu social, etc). "La faillite est quasi générale", déplore-t-il. La solution ? Une période de transition qui est, à ses yeux, "un défi vital", voire "une urgence patriotique". L'objectif ? "Eviter au pays d'autres épreuves", explique Me Saheb. "La nation ne peut survivre qu'à travers une rupture avec le système tout en travaillant à l'émergence d'une Algérie nouvelle, crédible, forte et en phase avec les aspirations du peuple algérien", insiste-t-il. Du point de vue de Me Saheb, il n'y a pas de "modèle préétabli" de transition. Non sans inviter les Algériens à s'inspirer des expériences d'autres pays comme l'Espagne ou la Tunisie, tout en puisant des matériaux de leur propre histoire. Toutefois, la réussite de la transition exige, de son point de vue, la mise en place de trois mécanismes : un gouvernement d'union nationale, une instance indépendante et permanente chargée de l'organisation des élections et un débat franc sur les questions sociétales fondamentales (corruption impunité, etc). "Pour qu'une période de transition réussisse, il faut qu'elle soit apaisée socialement et sur le plan des droits de l'Homme", explique, pour sa part, Ouamar Saoudi, qui s'est dit plutôt favorable à un changement ordonné qu'à celui imposé par la rue. Pour Hakim Saheb, aucun parti ou courant, les démocrates comme les islamistes, ne peut, à lui seul, imposer le changement plus que nécessaire pour la survie du pays. D'où la création de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) qui a rendu publique, hier, une plateforme politique présentée par Me Saheb comme "une proposition au dialogue à toutes les forces politiques et sociales pour élaborer un pacte national pour encadrer cette période de transition jusqu'à la mise en place d'institutions démocratiques". Parlant de la conférence nationale que compte organiser la CNLTD, le 10 juin prochain, M. Saoudi a assuré que des invitations sont envoyées à tous les partis d'opposition et personnalités nationales, y compris d'anciens militants du FIS qui, de son avis, pourraient créer leur propre parti à l'issue de la période de transition. Les figures du pouvoir en place, elles, ne sont pas concernées par le rendez-vous du 10 juin prochain, mais seront conviées à l'occasion, à d'autres conférences qui seront organisées à l'avenir. A. C. Nom Adresse email