Pour exiger l'officialisation de tamazight dans la prochaine Constitution, le Mouvement culturel berbère (MCB) de la wilaya de Béjaïa a appelé à un rassemblement populaire le 14 juin prochain. Lieu de la manifestation : la place Saïd-Mekbel pour la liberté de la presse. Le choix de la date par les animateurs du MCB n'est pas fortuit. Elle célèbre en même temps le treizième anniversaire de la marche historique du Mouvement citoyen de Kabylie dans la capitale lors du Printemps noir. Dans sa déclaration-appel, le MCB a souligné que "cinquante-deux ans après l'Indépendance, après le Printemps berbère, le soulèvement de la Soummam du 19 mai 1981 et le Printemps noir de 2001, la revendication pour un statut officiel de tamazight n'a toujours pas abouti, elle est même à la croisée des chemins. Pis encore, la langue ancestrale des Algériens n'a pas de statut qui lui revient de droit. Le pouvoir a fait une concession, jugement purement formel, à la contestation populaire, qui s'est réduite, au fil du temps, à une simple reconnaissance d'une légitimité patrimoniale". Pour les rédacteurs du document, tamazight et l'amazighité sont un fondement de l'identité algérienne et se refusent à une reconnaissance patrimoniale, voire "folklorisante". Le fait que tamazight ait résisté et résiste encore à la répression, aux manœuvres de neutralisation et de récupération, c'est une preuve qu'elle n'est pas soluble dans n'importe quoi, a-t-on indiqué en substance. "La reconnaissance de la langue amazighe en tant que langue officielle, au même titre que la langue arabe, est une condition sine qua non de la stabilité de l'Algérie", ont soutenu les animateurs du MCB, qui, dans la foulée, ont lancé un appel "à toutes les forces démocratiques, aux partis politiques, aux associations et aux personnalités politiques qui, dans un passé récent, ont revendiqué publiquement l'officialisation de tamazight, à respecter leurs engagements" ; l'échéance étant très proche, à savoir la révision de la loi fondamentale. Le MCB tient pour seul responsable le pouvoir sur la menace de dislocation "programmée de la nation" en cas de refus ou de non-officialisation de l'identité et de la langue amazighes. L. O Nom Adresse email