Obama restera-t-il encore sourd ? Le président américain sait que seul son pays peut contenir la folie d'Israël. Le Premier ministre de ce pays a relancé massivement la colonisation dans le territoire palestinien en représailles au gouvernement d'union palestinien qui a enfin réuni les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie, le Fatah historique de Yasser Arafat et Hamas des Frères musulmans palestiniens qui tenait jusqu'à la semaine dernière Gaza d'une main de fer. Israël a fort mal pris la reconnaissance internationale du cabinet palestinien de consensus national, surtout de la part de son allié américain qu'il a accusé de "trahison". Le nouvel exécutif palestinien constitué de technocrates et intronisé lundi dernier est, rappelle-t-on, le fruit d'un accord de réconciliation entre le Fatah du président Mahmoud Abbas et le Hamas considéré, par Israël comme par Washington comme un "groupe terroriste". Israël empêche en outre les nouveaux ministres palestiniens de circuler librement entre la Cisjordanie, dont les zones autonomes sont administrées par l'Autorité de M. Abbas, et Gaza contrôlée par le Hamas. Le gouvernement palestinien, qui doit préparer d'ici 6 mois les élections générales, législatives et présidentielle, a été en effet immédiatement agréé par la communauté internationale, y compris Washington, même avec ses réserves sur Hamas. La décision de Benyamin Netanyahu a soulevé la colère des Palestiniens et des critiques de l'Union européenne. Celui-ci, le plus anti-palestinien parmi les responsables qui se sont succédé à Tel-Aviv puis à Jérusalem, a annoncé, en deux temps, des projets de construction de plus de 3000 logements de colons en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupées. Des appels d'offres pour près de 1500 logements dans 6 colonies de Cisjordanie ainsi que dans le quartier de colonisation de Ramat Shlomo, à Jérusalem-Est, ont été lancés illico. "C'est la réponse sioniste appropriée quand on nous crache dessus. Je parle de nos voisins (palestiniens), mais aussi du reste du monde", a expliqué le ministre israélien du Logement, Uri Ariel, un colon, numéro deux du parti nationaliste religieux Foyer juif, qui piaffait d'impatience de reprendre la colonisation jusqu'à chasser tous les Palestiniens hors du mythique, mais néanmoins sioniste Grand Israël. Ces constructions sont situées dans des zones qui resteront de toute façon aux mains d'Israël en cas d'accord de paix, à savoir dans des quartiers de Jérusalem et des gros blocs de colonies, a également appuyé un autre responsable, du Likoud celui-là, le parti de Netanyahu. Le nombre de mises en chantier de logements dans les colonies a plus que doublé en 2013 par rapport à l'année précédente, passant de 1133 à 2534, selon des statistiques officielles. En réaction, les Palestiniens ont décidé de porter le problème devant l'ONU. Le comité exécutif de l'OLP va interpeller à la fois le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale de l'ONU, a averti Hanane Achraoui, une dirigeante de l'OLP (Organisation de libération de la Palestine), chargée par le président Mahmoud Abbas de conduire les négociations de paix. Le négociateur palestinien Saëb Erakat a déclaré à l'agence France-Presse qu'il était grand temps qu'Israël rende compte devant les organisations internationales de ses crimes de guerre, au premier rang desquels la colonisation. Le statut d'Etat observateur obtenu en novembre 2012 à l'ONU ouvre à la Palestine l'accès à diverses conventions et instances internationales, y compris la Cour pénale internationale et la Cour internationale de justice. Nom Adresse email