Le ministère israélien du Logement a lancé un appel d'offres pour près de 1.500 logements dans 6 colonies en Cisjordanie et dans un quartier à al-Qods-est occupée. Benyamin Netanyahu a ordonné, ultérieurement, le déblocage d'un plan de construction de 1.800 unités supplémentaires dans six autres colonies de Cisjordanie. « C'est la réponse sioniste appropriée quand on nous crache dessus. Je parle de nos voisins (Palestiniens) mais aussi du reste du monde », a déclaré le ministre du Logement Uri Ariel, numéro deux du parti nationaliste-religieux Foyer juif. Néanmoins, ses positions ne sont pas partagées au sein de la coalition gouvernementale israélienne. « C'est une nouvelle erreur diplomatique qui n'aidera pas Israël à rallier la communauté internationale contre le Hamas », a déploré la ministre de la Justice Tzipi Livni. Le leader de l'opposition, le travailliste Yitzhak Herzog, a de son côté fustigé la « pyromanie politique » de « Bibi » Netanyahu. Les Palestiniens annoncent qu'ils vont porter le problème devant l'ONU et interpeller les Etats-Unis, le pays médiateur des pourparlers de paix gelés depuis fin avril. « Le Comité exécutif de l'OLP considère cette dernière escalade avec le plus grand sérieux et répondra en interpellant à la fois le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale de l'ONU », avertit Hanane Achraoui, une dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine. « Il est grand temps qu'Israël rende compte devant les organisations internationales de ses crimes de guerre, au premier rang desquels la colonisation », estime le négociateur Saëb Erakat. « Avec cette décision, Netanyahu veut forcer les Palestiniens à la confrontation ou à l'internationalisation du conflit en les poussant à aller à l'ONU », déclare Nimr Hammad, conseiller du président Mahmoud Abbas appelant les Etats-Unis à « prendre des mesures sérieuses » contre Israël. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon exhorte le gouvernement israélien à suspendre la colonisation et en précisant que cet acte « est illégal au regard du droit international ». Dans la même logique, l'Union européenne a appelé à « annuler » cette décision. Les Américains, accusés par leur allié israélien de les avoir trahis pour avoir décidé de travailler avec le nouveau gouvernement palestinien, ont expliqué par le biais du secrétaire d'Etat John Kerry qu'aucun des membres de ce cabinet technocrate ne faisait partie du Hamas, considéré comme un groupe terroriste par Washington. L'ambassadeur des Etats-Unis à Tel-Aviv, Dan Shapiro, a lui aussi défendu le soutien américain au cabinet palestinien qui « adhère à la non-violence, reconnaît l'Etat d'Israël et respecte les engagements passés ». A Ghaza, les fonctionnaires, qui ne sont pas payés, demandent au nouveau gouvernement d'union de les payer à l'instar de leurs pairs à Ramallah. « Le budget pour les salaires de ce mois (de mai, ndlr) a été préparé avant l'accord de réconciliation », a expliqué le porte-parole de l'ex cabinet de Hamas Ihab Bseisso, affirmant qu'il y a de nombreuses procédures techniques qui doivent être étudiées.