"Cette commission devra s'enquérir de la situation avant de prendre les mesures nécessaires à l'encontre des responsables mis en cause." Située à 450 km au sud de la wilaya de Tamanrasset, la commune d'In Guezzam, où sont, semble-t-il, passés tous les trains du développement sans marquer une halte, s'engouffre dans les abîmes de la précarité. Les budgets alloués ne reflètent pas la réalité du terrain. De 1999 à 2011, plus de 730 millions de DA ont été dépensés pour la réalisation de 115 projets. Cependant, le déséquilibre enregistré en matière de développement à In Guezzam en comparaison avec les autres municipalités de la wilaya est plus ressenti par la population, livrée aux démons de la contrebande et de la criminalité sous toutes ses formes. Le pire est que la ville est en passe de devenir une capitale de réfugiés et de migrants clandestins. Ce phénomène a pris de l'ampleur avec son lot de criminalité qui s'est répercuté négativement sur le vécu de la population. "Les jeunes d'In Guezzam souffrent du chômage. La main-d'œuvre locale n'est pas sollicitée, les postes d'emploi ouverts sont accordés à titre de convenance. Avoir quelques lueurs d'espoir pour travailler dans des chantiers de construction n'est même pas permis, puisque la main-d'œuvre subsaharienne, corvéable à merci, est souvent favorisée", se lamente Cherif. Pas moins de 16 000 âmes recensées sont laissées pour compte dans ce no man's land s'étendant sur une superficie de 46 812,50 km2. Pour s'y rendre, il faut emprunter une route complètement délabrée. Les efforts consentis pour le développement des infrastructures routières dans le Sud se sont avérés vains, en témoigne le piteux état dans lequel se trouve le réseau routier d'In Guezzam. "Les usagers, sommés de payer des factures salées pour réparer leurs véhicules endommagés, subissent les conséquences de cette dégradation au quotidien", déplore notre interlocuteur. Lakhdar, membre du comité communal, a, quant à lui, parlé de la déliquescence caractérisant les secteurs de l'éducation et de la santé. Selon lui, la santé est gravement malade à In Guezzam. "L'absence d'hygiène et le manque de prise en charge de malades sont des urgences à signaler. Nombreux sont les malades qui périssent pendant leur évacuation, sans diagnostic ni recommandation, vers l'hôpital de Tamanrasset. Le citoyen de cette bourgade semble devenir un cobaye sur lequel on se livre à diverses expériences. Inadmissible ! In Guezzam aura-t-elle un jour son hôpital ?", s'interroge notre interlocuteur, qui a dressé, en sus, un tableau peu reluisant sur la situation de l'éducation. "L'enseignement est au point mort. Le niveau scolaire de nos élèves est faible, notamment chez les jeunes filles. Le taux d'analphabétisme est important. La situation ne cesse d'empirer, compte tenu du manque cruel enregistré en matière d'encadreurs et d'enseignants de français, d'anglais et de mathématiques", a-t-il ajouté. Il faut ajouter à cette liste la prolifération de décharges sauvages, les coupures récurrentes d'électricité, et la pollution de l'eau potable. A noter enfin que les représentants des habitants de cette commune ont été reçus récemment par le wali de Tamanrasset, Abdelhakim Chater. A l'issue de cette rencontre, "une commission d'enquête a été engagée pour s'enquérir de la situation avant de prendre les mesures nécessaires à l'encontre des responsables mis en cause", affirme-t-on à la wilaya. R. K. Nom Adresse email