Des désaccords ont été exprimés sur la loi régissant l'activité complémentaire des spécialistes hospitalo-universitaires exerçant dans le secteur public. La question sur la loi régissant l'activité complémentaire des spécialistes hospitalo-universitaires exerçant dans le secteur public a été appréciée différemment, lors des assises nationales de la santé, qui se sont achevées, hier, au Palais des nations (Club-des-Pins, Alger). Elle a même fait l'objet d'un désaccord, exprimé notamment par des syndicats du secteur, surtout le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), qui ont demandé son abrogation. Pendant les deux jours de la rencontre, de nombreux spécialistes se sont exprimés sur le sujet, au sein des ateliers ou en marge des travaux. D'aucuns ont défendu le maintien de l'activité complémentaire, pour permettre aux professeurs d'exercer dans des cliniques privées, en fin de semaine ou les jours fériés, tout en plaidant pour sa "révision", intégrant en particulier un "contrôle rigoureux" du ministère de la Santé, afin d'éviter les dépassements constatés précédemment, dont ceux liés à la déontologie de la profession et à "l'anarchie" de la pratique de l'activité complémentaire au détriment de la santé publique. D'autres, en revanche, ont insisté sur "la genèse" de la promulgation de ladite loi, rappelant qu'elle a été décidée dans les années 1990, après l'apparition du secteur privé, pour permettre à des spécialistes "mal payés dans le secteur public, de gonfler leur salaire" et de faciliter, dans le même temps, la prise en charge de malades dans les deux secteurs. Ils ont cependant appelé à l'abrogation de cette loi, puisque la situation des spécialistes s'est "nettement améliorée" depuis dans le secteur public et parce que le moment est venu pour ceux qui pratiquent l'activité complémentaire et lucrative, de choisir entre le public et le privé. Selon eux, le maintien de cette loi continuera à "entraver les prestations du secteur public", privant ainsi les malades d'une bonne prise en charge. Hier, cette question a suscité la déception, voire la colère, de praticiens spécialistes participant à l'atelier 1, consacré au "système national de santé, éthique, déontologie et organisations professionnelles". Pour ces médecins, dont deux engagés dans la lutte syndicale, "il y a eu un grand débat au sein de l'atelier et nous sommes arrivés, hier (avant-hier, ndlr) à un consensus autour de l'abrogation de cette loi". Or, le lendemain, le terme "abrogation" aurait été changé par celui de "révision", qui ouvrirait un "grand le champ de manœuvres". Lors de la conférence de presse, animée par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, ce dernier a été interpellé sur le "coup d'Etat" qu'aurait subi, hier matin, la question de l'activité complémentaire. Dans sa réponse, le ministre a insisté sur le fait que les assises nationales sur la santé constituent "un espace d'expression libre". "Certains ont demandé l'abrogation de la loi ; d'autres ont demandé sa révision. C'est le jeu de la démocratie", a déclaré M. Boudiaf, notant qu'il n'a pas d'avis personnel à donner sur le sujet, si ce n'est que "l'essentiel pour (lui), c'est le malade". Mais, poursuivra-t-il, "si demain le législateur demande que cette loi reste, elle restera". Le ministre a, en outre, ajouté qu'aujourd'hui, "le privé doit jouer le rôle d'un secteur complémentaire au secteur public". Quelques minutes après, au moment de la clôture des travaux du Palais des nations, plus précisément après la lecture du rapport de l'atelier 1, le Dr Mohamed Yousfi, président du SNPSSP, a contesté le contenu de ce rapport, sous haute surveillance policière. Invité à se taire à maintes reprises pour "continuer les travaux", l'intervenant est néanmoins parvenu à passer son message à l'assistance, à savoir que le rapport lu reste silencieux sur "des choses qui ont été dites" en atelier. Pour avancer dans les travaux, les organisateurs ont invité M. Yousfi et tous ceux qui ont des choses à dire ou à ajouter de "transmettre toutes leurs doléances" à la tutelle. H. A. Nom Adresse email