Dans ce monde musulman déséquilibré, les hommes sont frustrés. Les boucs ! Et les femmes sont harcelées. Et les enfants ne sont que des biens octroyés par le Ciel, à l'image de l'argent, de la propriété terrienne ou du bétail ! Dans un monde où la culture de l'hypocrisie religieuse est dominante, le harcèlement sexuel contre les femmes et contre les enfants est une pratique tolérée. Le nombre le plus élevé des femmes harcelées au monde restera, par excellence, celui des femmes musulmanes ou vivantes sur terre d'islam. Au pays d'El Azhar, Vatican des musulmans, la prestigieuse institution qui, à travers des siècles a fait sortir des milliers de savants, la femme est scandalisée, offensée au nom de l'islam. Au pays de Qacim Amin, premier penseur féministe arabe, plus d'un siècle après la publication de son livre phare : Tahrir el maraa (la libération de la femme) édité en 1899, dans lequel il a fait un appel historique à la libération de la femme, appel à la raison et à l'humanisme dans le rapport homme-femme, aujourd'hui elle est lynchée et dénudée sous les prières des fous d'Allah. Au pays de Oum Kalthoum, une icône de la révolution en soie, la femme est enterrée vivante, à midi du Caire ! Au pays de Nawal Sadaoui et de Youcef Chahin, deux figures symboliques de la résistance et de la liberté, par l'image, la plume et le mot, on ne parle ces jours-ci, que de harcèlement sexuel à l'encontre de la femme, en plein jour, en pleine rue et en liesse religieuse. Le monde musulman avance vers l'arrière, se noie, de plus en plus, dans les ténèbres. Dans un monde où règne la culture du machisme musulman castré, tout harcèlement de femme est un fait justifié par des discours religieux fanatiques. Le harcèlement sexuel à l'encontre des femmes, dans les pays musulmans, est un acte politique dans une mise en scène religieuse. Les forces politiques salafistes scientifiques ou salafistes djihadistes, qu'importe, encouragent leurs milices dans ces pratiques de harcèlement afin de faire taire la femme libre. La faire retourner à la maison, dans sa tombe éternelle ! La faire virer de toute vie sociale, politique, économique ou culturelle. En attaquant la femme libre et productrice, le harceleur islamiste puise dans le répertoire langagier et discursif religieux. Pour l'intimider, le harceleur use des expressions fascistes et inhumaines à l'encontre de la femme : la honte, la nue, impudique, impure, incapable, incomplète, adolescente, adultère, la pute, la prostituée, roumia, kafra, moutabarrija, aoura, zaniya, talfa... Cette stratégie discursive religieuse cherche à freiner et à éclipser toute visibilité féminine dans la société musulmane. Le harcèlement est un acte politique, qui cherche à faire taire la voix libre de la femme. A faire régner la peur. Au pays des harceleurs islamistes, même le costume dit islamique (voile ou burqa) n'est qu'une ruse féminine pour détourner l'appétit mangeur de la chair féminine ! Pour combattre le harcèlement sexuel, il faut une révolution culturelle et pédagogique. Seule la culture critique, la culture de la raison et de la lumière est capable de faire reculer la barbarie socioreligieuse. Seule une école républicaine, productrice d'un citoyen équilibré, sans faille pathologique sexuelle, religieuse ou politique est le rempart face à toutes les formes de harcèlement. En l'absence de l'intelligentsia de la raison, héritière de la pensée d'Ibn Roshd, d'El Razi, d'El Maâri, d'Ibn Arabi, de Arkoun, habile à entretenir la culture profonde, à cultiver les profonds questionnements, dans cette absence le harcèlement sexuel des femmes et des enfants est vu, est reçu comme un fait divers. Une histoire relatée par un journaliste débutant, sur les colonnes d'un journal local. A. Z. [email protected] Nom Adresse email