Reçu mercredi dernier par Ahmed Ouyahia, chef de cabinet de la présidence de la République, Amar Ghoul, président de Tajamou Amal El-Djazaïr (Taj), a rendu publiques les propositions de son parti portant sur la révision de la Constitution. Selon le document remis à la presse, hier lors d'une conférence tenue à Alger, le Taj a plaidé pour l'inscription de tamazight dans la Constitution en tant que langue officielle. "Une question d'une importance capitale", a estimé le président de Taj, car, a-t-il précisé, "tamazight fait partie de notre histoire, de nos origines et de nos valeurs". "Nous sommes fiers de notre appartenance au peuple amazigh", a-t-il dit, ajoutant que cette réparation qu'il "exige" pour tamazight, après des décennies de déni, "permettra la réconciliation des Algériens avec leur histoire millénaire". Le vœu ainsi affiché de Amar Ghoul de voir tamazight bénéficier des attributs d'une langue officielle à côté de l'arabe, est dicté aussi par "l'impératif de la mettre à l'abri des manipulations politiciennes". L'exploitation de la revendication identitaire à laquelle veut faire face le président de Taj, "s'exprime à travers des manipulations qui vont jusqu'à attenter à l'unité nationale", explique-t-il sans plus d'indications. M. Ghoul a appelé aussi à instaurer un régime "semi-présidentiel ouvert", avec le renforcement des prérogatives "des assemblées élues". Le Taj a proposé aussi la réintroduction du poste de chef de gouvernement dans la Constitution, car "un Premier ministre n'est qu'un coordinateur de l'action de l'Exécutif". Ce retour à la notion du chef de l'Exécutif sera appuyé "par l'élargissement de ses prérogatives". Le Taj explique que le chef de gouvernement doit être issu de la majorité parlementaire. Sur un autre volet, le Taj a plaidé pour "un réelle séparation des pouvoirs", "l'indépendance de la justice" et la garantie "des libertés collectives et individuelles". Le Taj indique que toutes les questions liées au respect des libertés "doivent être portées dans la future loi fondamentale". Cette Constitution, explique Amar Ghoul, "ne doit pas être celle d'un seul mandat", mais "elle doit répondre aux aspirations futures des Algériens". "Ce sera une Constitution consensuelle et prospective", a-t-il noté sur ce sujet. Interrogé sur un probable retour du Fis dissous, Amar Ghoul se défend et a souligné que la constitutionnalisation du principe de la réconciliation doit répondre aux attentes de justice de toutes les victimes de la tragédie. M. M. Nom Adresse email