Les propositions faites par les invités d'Ouyahia ne sont ni inédites ni originales. Qu'il s'agisse de tamazight, de la séparation des pouvoirs et du respect des libertés, elles datent de plusieurs années, voire de plusieurs décennies. Lancées tambour battant au début du mois de juin écoulé, les consultations sur la révision constitutionnelle que mène Ahmed Ouyahia tirent à leur fin. Le chef de cabinet de la présidence de la République a vu défiler des dizaines de responsables de parti, de personnalités nationales et de représentants de la société civile. Les propositions faites à Ouyahia ont tourné grosso modo autour de tamazight, des prérogatives des élus, du poste du Premier ministre, de la séparation des pouvoirs, de l'indépendance de la justice et du respect des libertés collectives et individuelles... Les interlocuteurs d'Ouyahia, dont des éléments du FIS dissous, représentent, en fait, un patchwork politique, duquel il faut tirer, avait rassuré Ouyahia, le maximum de propositions allant dans le sens du respect des constantes nationales pour aboutir à une réelle loi fondamentale du consensus. Les propositions faites par les invités d'Ouyahia ne sont ni inédites ni originales. Qu'il s'agisse de tamazight, de la séparation des pouvoirs et du respect des libertés, elles datent de plusieurs années, voire de plusieurs décennies. C'est ainsi que l'ironie de l'histoire a fait que les plus farouches des adversaires de tamazight depuis la crise anti-berbériste en font aujourd'hui une revendication phare. Idem pour la séparation des pouvoirs et le respect des libertés collectives et individuelles que l'opposition démocratique n'a cessé de réclamer depuis au moins l'ouverture politique de 1989. Dans ce mélange politique hétérogène qu'a géré Ahmed Ouyahia, on retrouve des revendications qui relèvent du domaine de l'opposition démocratique que ce même régime a réduit au silence. À côté de ces propositions que les hôtes d'Ouyahia se sont empressés, avec zèle et prévenance, à accaparer pour les besoins de la circonstance, il faut relever que le poste de Premier ministre, le régime semi-présidentiel, l'indépendance de la justice et les prérogatives des élus ont dominé les pourparlers. Pour la quasi-majorité des invités qui ont défilé à la présidence de la République, le régime semi-présidentiel "est plus à même d'assurer un bon fonctionnement des institutions". Hormis le Taj d'Amar Ghoul qui a innové en proposant un régime semi-présidentiel ouvert, sans en expliquer le sens, tous les autres ont axé sur le régime semi-présidentiel, lui aussi non clairement défini, avec, en prime, l'élargissement des prérogatives des élus. À ce propos, le FLN, le RND, le TAJ et le MPA étaient les premiers à défendre cette proposition, ainsi que celle du retour au poste du chef du gouvernement. Ce dernier, ont-ils plaidé, doit être issu de la majorité parlementaire. Dans tout ce capharnaüm de propositions, le dernier mot reviendra inéluctablement au régime qui décidera du contenu de la prochaine Constitution et même du mode opératoire de sa validation. Même si les consultations que mène Ahmed Ouyahia ressemblent de près à un dialogue de sourds, elles ont permis à une partie de la classe politique de s'"adapter" à certains idées et idéaux politiques. Lesquels idéaux étaient, il n'y a pas si longtemps, l'apanage de l'opposition que ces nouveaux "convertis" ne côtoyaient pas, de peur d'être classés parmi les insoumis à un régime qui, au final, se révèle incapable de manager la construction d'un consensus. M. M. Nom Adresse email