Hier, des centaines de personnes, dont des anciens compagnons, ont accompagné le patriote, Mohamed Mechati, à sa dernière demeure. Contrairement à beaucoup d'historiques, Mohamed Mechati n'a pas eu droit à un hommage officiel. Seul le peuple a décidé d'honorer la mémoire de son héros en se rendant au cimetière pour un ultime hommage à celui qui n'a cessé son engagement pour la vérité et la liberté durant toute sa vie. Comme il l'avait souhaité de son vivant, il a été enterré au cimetière de Sidi Abderrahmane. Il a vécu une vie humble au service du peuple, il a décidé de se reposer éternellement au côté du peuple. Mechati n'a pas bénéficié d'un traitement de faveur de la part des officiels. Ni télévision publique à son enterrement et point d'émissions pour retracer son itinéraire. Ni communiqué officiel et encore moins des condoléances en guise de reconnaissance pour son engagement révolutionnaire pour l'indépendance, la liberté et la démocratie. Le patriote qu'il était, n'a jamais baissé les bras. Au-delà de son parcours de militant nationaliste de la première heure, Mechati était aussi un fervent militant de la démocratie. Il réapparaît à chaque fois que les fondements démocratiques du pays sont menacés. C'est par engagement sincère et patriotique qu'il a pris position contre les pouvoirs successifs depuis l'indépendance. Durant les années 90, il s'est illustré par ses positions anti-islamistes et ses appels à la défense de la République et de la démocratie. Il est né en mars 1921 dans le Constantinois. Il rejoint le Parti du peuple algérien (PPA) après sa démobilisation de l'Armée française en 1945. Ensuite, il intègre l'Organisation secrète (OS). Peu de temps après, il sera l'un des militants du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), et membre du Comité révolutionnaire pour l'unité et l'action (CRUA). Après, il rejoint la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN). Arrêté en août 1956, il sera libéré après le cessez-le-feu. À l'indépendance, il a occupé plusieurs postes diplomatiques, dont celui d'ambassadeur d'Algérie en Allemagne. Il a également occupé la fonction de vice-président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme (LADH). Beaucoup ont tenu à lui rendre un dernier hommage et à revenir sur son parcours atypique. Pour M. Issad Rebrab, patron du groupe Cevital, "Mechati est un homme d'exception qui a tant donné à notre pays. Il était un de nos très grands révolutionnaire, très courageux qui a tout donné pour l'Algérie jusqu'à sa mort", a-t-il témoigné, en ajoutant qu'avec sa disparition "la nation vient de perdre un de ses meilleurs combattants. Que Dieu lui réserve une place au paradis". Pour Amara Benyounès, actuel ministre du Commerce et SG du MPA,"Mechati est un grand moudjahid qui a eu la chance de survivre 52 ans après l'Indépendance. C'est un militant qui n'a jamais baissé les bras. Son départ à jamais est une grande perte pour le pays. On vient de perdre un vrai patriote républicain". Mêmes propos tenus par Ali Benflis. Pour lui, "la disparition de Mechati est une grande perte pour l'Algérie. Il était un grand patriote". Abdelaziz Rahabi, a estimé, quant à lui, que Mohamed Mechati était "convaincu que l'Algérie a eu son indépendance, mais pas la liberté", d'où, a-t-il indiqué, son engagement post-indépendance pour la défense de la démocratie. Ahmed Taleb Ibrahimi, Noureddine Bahbouh, Tarik Mira, Abdelmadjid Azzi, Mohand Akli Benyounès, Sofiane Djilali et beaucoup d'autres personnalités, dont Mouloud Hamrouche, ont évoqué l'homme et son parcours en soulignant qu'il était un vrai patriote au service de la République. M M Nom Adresse email